STX France est détenu à 66% par STX Europe – filiale du sud-coréen STX Shipbuilding – et à 33,3% par l’Etat français.
« Ce nouvel épisode nous conforte dans notre revendication : le moment est venu que l’Etat nationalise le dernier grand chantier naval », a affirmé Nathalie Durand, de FO, en estimant que la décision de l’actionnaire « nous inquiète un peu » mais qu’elle « n’a rien de franchement surprenant » au vu de sa situation financière « catastrophique ».
« Là, on a une grosse commande, c’est le moment ou jamais de se débarrasser de nous », a-t-elle ajouté, en faisant allusion au contrat historique d’environ un milliard d’euros décroché en décembre par STX France à Saint-Nazaire pour la construction de l’un des plus grands paquebots au monde.
La situation financière de STX France est « plutôt bonne pour l’instant » a renchéri Christophe Morel, de la CFDT. « Nous ne sommes pas surpris, on savait que le groupe cherchait à se désengager pour faire entrer de la trésorerie », a-t-il poursuivi. « On interpellera le gouvernement sur une augmentation de la part de l’Etat français », a-t-il assuré. « Nous ne sommes pas pro-nationalisation mais si on veut aller vers les marchés des énergies marines renouvelables, et si on pouvait mettre Areva et d’autres industriels autour d’une table, ça pourrait être une opportunité ».
La décision de l’actionnaire coréen pose « la question de l’avenir de la construction navale, pose la question de la responsabilité de l’Etat : qu’est ce qu’il veut faire du chantier? », a estimé de son côté, Joël Cadoret, élu CGT. « S’il y a un repreneur, il ne faut pas que ce soit un repreneur financier mais un industriel qui ait de vrais engagements industriels », a-t-il souligné.
La région des Pays de la Loire a par ailleurs affirmé dans un communiqué qu’elle sera « vigilante sur l’avenir » des chantiers STX de Saint-Nazaire ». « La question déjà posée par de nombreux acteurs locaux, de l’augmentation de la part de l’Etat dans le capital du chantier naval, ne serait-ce que momentanément, serait à nouveau d’actualité », a estimé Jacques Auxiette, président PS du conseil régional.