Après des semaines d’enquête, le gouvernement vietnamien a finalement confirmé les soupçons qui pesaient depuis le début sur le groupe qui détient dans le centre du Vietnam un immense complexe sidérurgique, qui ne cesse de s’agrandir.
« Des violations et des erreurs dans le processus de construction de l’usine Formosa sont les causes de la grave pollution de l’environnement marin », a expliqué Mai Tien Dung, porte-parole du gouvernement, lors d’une conférence de presse.
Ce dernier a ajouté que le groupe avait accepté de verser 11,5 milliards de dongs, soit 462 millions d’euros.
« Nous souhaitons nous excuser (…) pour avoir causé cet incident environnemental, pour avoir de façon négative influencé la vie, la production et le travail des gens du secteur de la pêche », a expliqué Tran Nguyen Thanh, représentant de Formosa Vietnam, dans une vidéo diffusée lors de la conférence.
En avril, des millions de poissons et de crustacés morts se sont déversés sur les plages du centre du pays, portant un coup sévère au secteur de la pêche et poussant les autorités à interdire la consommation des produits de la mer de la région.
Ce scandale avait déclenché de rares manifestations dans le pays communiste notamment à Hanoï et Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique du sud.
La compagnie a déjà connu dans d’autres pays des scandales environnementaux qui l’ont amenée à verser des millions d’euros de dommages et intérêts.
Le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc avait promis en avril de « punir sévèrement » les coupables de cette pollution, qui a touché une région du Vietnam comptant de nombreuses installations industrielles mais aussi beaucoup d’exploitations piscicoles.
Le pays communiste, grâce à ses 3.000 kilomètres de côtes, exporte énormément de poissons et de fruits de mer. Un secteur qui lui a rapporté 5,8 milliards d’euros l’an passé.
Mercredi, le pays a annoncé que la croissance vietnamienne avait ralenti au premier trimestre de l’année notamment en raison de cette pollution et du manque à gagner pour le secteur de la pêche.