Face à « la pandémie et à l’inquiétude du public concernant la situation économique » Prayut Chan-O-Cha, Premier ministre et ministre de la Défense, a demandé à la marine thaïlandaise de « retarder cet achat » et de « négocier avec la Chine pour obtenir un délai » d’un an, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement Anucha Burapachaisri.
Le royaume, l’un des premiers pays à se porter acquéreur de sous-marins construits par Pékin, a prévu en 2015 d’en acquérir trois.
L’acquisition du premier a été finalisé en 2017 et sa livraison est prévue en 2023.
L’achat des deux autres, d’un coût de 609 millions d’euros, a été approuvé en août par une sous-commission parlementaire, une décision qui a crée un tollé dans le pays dont l’économie s’est contractée de plus de 12% au deuxième trimestre face à l’absence de touristes et à la chute des exportations.
L’achat des sous-marins suscite des critiques depuis plusieurs années, certains s’interrogeant sur leur valeur stratégique pour un pays aux eaux peu profondes et qui n’est pas impliqué, contrairement à plusieurs de ses voisins, dans les différends en mer de Chine méridionale. Leur coût, jugé exhobitant par certains observateurs, avaient aussi soulevé des questions.
L’abandon de ce contrat est l’une des revendications des étudiants qui défilent dans la rue depuis plusieurs semaines pour protester contre le gouvernement et demander une réforme de la puissante monarchie thaïlandaise.
Face à eux, les pro-monarchies s’organisent. Plus d’un millier d’entre eux se sont réunis dimanche dans un stade de Bangkok pour soutenir le roi Maha Vajiralongkorn.