« Nous estimons que la rhétorique extrêmement dure de la Turquie n’est absolument d’aucune aide et nous l’avons clairement dit aux Turcs », a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan n’y est pas allé de main morte mardi pour conspuer l’opération israélienne dans la bande de Gaza.
« Israël ignore dans cette région la paix, piétine le droit international et mène un nettoyage ethnique contre un peuple. Ce pays occupe petit à petit les territoires palestiniens », a martelé M. Erdogan devant le Parlement turc. La veille il avait qualifié Israël d' »Etat terroriste » en raison de son offensive sur la bande de Gaza depuis sept jours en réponse à des tirs de roquettes depuis ce territoire palestinien.
« Sans rentrer dans les détails, ce ministère (le département d’Etat, Ndlr) a clairement exprimé auprès du gouvernement turc nos préoccupations face à ce type de rhétorique », a insisté Mme Nuland.
Les liens entre la Turquie et Israël se sont considérablement distendus depuis 2010 après l’assaut meurtrier par l’armée israélienne d’un navire turc qui transportait de l’aide humanitaire à Gaza, une opération internationalement condamnée qui avait coûté la vie à neuf Turcs.
Ankara réclame depuis des excuses et des compensations, ce que les israéliens refusent.
Nouant un temps avec la politique de ces prédécesseurs qui avaient scellé en 1996 une alliance militaire régionale avec Israël, M. Erdogan s’est progressivement distancié de cette vision et le gouvernement turc s’est rapproché du mouvement palestinien islamiste Hamas, qui contrôle Gaza, en dépit des protestations d’Israël et des États-Unis, qui le considèrent comme une organisation terroriste.
Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, demeurent également très proches de la Turquie –qui est membre de l’Otan– et avec laquelle la coopération est extrêmement étroite sur le dossier syrien.