Ces derniers mois, les rebelles yéménites, proches de l’Iran, ont multiplié les attaques en mer Rouge et dans le Golfe d’Aden, passages maritimes essentiels pour le commerce mondial.
Disant viser les navires qu’ils estiment liés à Israël ou à ses alliés, notamment américain et britannique, ils affirment agir en soutien à Gaza, territoire palestinien bombardé et assiégé par Israël.
L’attaque de mercredi a causé des « dégâts importants » au navire MV True Confidence et son « équipage a fait état d’au moins deux morts et de six blessés dans ses rangs », selon le responsable américain, qui a requis l’anonymat.
Plus tôt dans la journée, des agences de sécurité maritime avaient signalé qu’une attaque avait visé et endommagé ce vraquier battant pavillon de la Barbade, au large d’Aden, dans le sud du Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique en guerre depuis près d’une décennie.
L’agence UKMTO, dirigée par la marine britannique, avait précisé que l’équipage avait dû abandonner le navire.
« Aujourd’hui, les Houthis ont tué des civils innocents », a regretté le responsable américain.
L’ambassade britannique pour le Yémen a de son côté déploré dans un message sur X que la mort d' »au moins deux marins innocents » était « la triste mais inévitable conséquence » des tirs menés depuis plusieurs mois par les Houthis sur des navires internationaux.
Dans un communiqué sur les réseaux sociaux, le porte-parole militaire des Houthis Yahya Saree a affirmé que le « True Confidence » avait été touché par « des missiles » après « le rejet par l’équipage de messages d’avertissement », entraînant la survenue d’un « incendie ».
– « Rendre des comptes » –
Selon UKMTO, le navire commercial avait été contacté par « une entité se présentant comme la marine yéménite l’ordonnant de changer de cap ».
L’agence britannique de sécurité maritime Ambrey a affirmé que ce vraquier appartenait à une compagnie américaine. Mais le responsable américain a assuré de son côté qu’il était lié au Libéria.
UKMTO a fait état d’une intervention des « forces de la coalition » auprès du navire endommagé. Les Etats-Unis ont mis en place en décembre une force multinationale au large du Yémen chargée de protéger les navires marchands contre ces attaques.
Après l’attaque meurtrière de mercredi, un porte-parole de la diplomatie américaine a affirmé mercredi que Washington allait continuer à exiger des Houthis qu’ils « rendent des comptes ».
Les agissements de ces rebelles, qui contrôlent des pans entiers du Yémen, ont contraint de nombreux armateurs à suspendre le passage par ces importantes voies de navigation.
Selon le Fonds monétaire international, le transport maritime de conteneurs par la mer Rouge a chuté de près de 30% sur un an. Avant la guerre, entre 12 et 15% du trafic mondial transitait par cet axe, selon l’Union européenne.
Mardi, l’armée américaine a affirmé avoir abattu un missile et trois drones des rebelles yéménites qui visaient un destroyer de sa marine en mer Rouge.
La veille, les Houthis avaient attaqué un porte-conteneur de l’armateur italo-suisse MSC, en affirmant qu’il s’agissait d’un « navire israélien ».
Le responsable américain a assuré que les Houthis avaient tiré cinq missiles antiballistiques au large du Yémen en deux jours, dont deux ont atteint leur cible.
En février, ces insurgés yéménites avaient attaqué un navire chargé d’engrais chimiques qui a fait naufrage et risque désormais de provoquer d’importants dégâts environnementaux en mer Rouge.