Dans une déclaration adoptée par ses 15 membres, le Conseil « s’inquiète des informations sur une ingérence dans la transition par des individus au Yémen représentant l’ancien régime (ou) l’ancienne opposition », citant nommément l’ex-président Saleh et l’ancien vice-président Ali Salim al-Beidh.
Le Conseil « réaffirme sa détermination à envisager des mesures, dont celles prévues par l’Article 41 de la Charte » de l’ONU, c’est-à-dire des sanctions, si ces perturbations continuent.
Il se déclare aussi « préoccupé » par les informations sur des livraisons d’armes et de fonds au Yémen « dans le but de nuire à la transition », sans mettre en cause explicitement l’Iran. Téhéran est accusé par Sanaa d’armer la rébellion chiite dans le nord du Yémen, après l’interception d’un navire chargé de 40 tonnes d’armes, ce que l’Iran a démenti.
Le Comité des sanctions de l’ONU enquête sur cette affaire à la demande des autorités yéménites.
Les 15 pays membres soulignent la nécessité que le dialogue national soit mené sans exclusive, « avec la pleine participation des tous les secteurs de la société yéménite, dont des représentants du Sud » et des femmmes.
Ce dialogue national est prévu par l’accord de transition en vertu duquel l’ancien président contesté Ali Abdallah Saleh a remis le pouvoir à son ancien vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi en février 2012, après plus d’un an de contestation dans la rue.
M. Hadi se heurte à des difficultés dans la mise en application de l’accord de transition, en raison de l’insécurité dans le pays où al-Qaïda a renforcé sa présence et où les partisans de M. Saleh restent influents.
Le dialogue vise à élaborer une nouvelle constitution et à préparer des élections législatives et présidentielle en février 2014.
Le courant dur au sein des autonomistes sudistes, qui réclament l’indépendance du Sud, demeure hostile à ce dialogue mais d’autres factions plus modérées ont finalement accepté d’y prendre part.
Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU avaient effectué une visite exceptionnelle le 27 janvier à Sanaa pour apporter leur soutien à M. Hadi.