En dépit de l’urgence exprimée au sujet d’un « scénario catastrophique », aucune date n’a été donnée pour une inspection internationale du bateau, qui pourrait mener à une extraction du pétrole se trouvant à bord, au montant évalué à 40 millions de dollars.
L’ONU a indiqué avoir fait parvenir mardi aux rebelles Houthis, maîtres de la zone où se trouve le navire, des détails sur la mission envisagée et attendre une réponse au plus tôt.
Dimanche, l’ONU avait fait savoir que les Houthis, soutenus par l’Iran, avaient donné leur accord de principe à une évaluation. Mais à l’été 2019, ils avaient fait de même et une mission onusienne avait été annulée par les rebelles à la veille de l’opération.
Le FSO Safer, construit en 1976, utilisé comme « réservoir de pétrole flottant » depuis les années 80, n’est plus entretenu depuis 2015.
Le pétrolier est ancré au large du port de Hodeida (ouest) et contient l’équivalent de 1,14 million de barils de pétrole, selon le Royaume-Uni, à l’origine de la visioconférence du Conseil de sécurité.Il pourrait soit se briser soit exploser.
Le 27 mai, une voie d’eau décelée dans la salle des machines avait été colmatée mais « une solution permanente est nécessaire en urgence », a insisté la mission britannique auprès de l’ONU.
« Son état se dégrade chaque jour, augmentant la possibilité d’une fuite de pétrole », a confirmé Inger Andersen, cheffe du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, mettant en garde contre « une catastrophe environnementale, économique et humanitaire imminente », a-t-elle dit.
Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock a indiqué espérer une mission d’évaluation de l’ONU « dans les prochaines semaines ».
« Je vous ai informé à 15 reprises au cours des 15 derniers mois sur le pétrolier Safer », a-t-il rappelé, en regrettant implicitement l’absence de mesures concrètes pour neutraliser le risque de marée noire en mer Rouge.
En juin, les Houthis avaient demandé la garantie que le navire soit réparé et que la valeur du pétrole à bord serve à payer les salaires d’employés houthis. La semaine dernière, le gouvernement yéménite a rétorqué qu’elle devait être dépensée pour la santé de la population alors que le pays subit toujours la pire crise humanitaire au monde.