Chronique navale du 27 août

27 août 1664 : Création par Colbert de la Compagnie des Indes orientales

Son objet était de « naviguer et négocier depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales », avec monopole du commerce lointain pour cinquante ans.

Plus que sa rivale anglaise, elle forme une véritable puissance dans l’océan Indien entre 1720 et 1740, puis devient centrale dans les grandes spéculations boursières sous Louis XVI.

Sa création avait pour but de donner à la France un outil de commerce international avec l’Asie et de concurrencer les puissantes Compagnies européennes fondées au XVIIe siècle, comme la Compagnieanglaise des Indes orientales et surtout la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cependant, la guerre d’usure avec les Néerlandais puis le choc frontal avec les Anglais en Inde la conduiront à sa perte, après seulement un siècle d’existence.


Peinture de Pierre-Julien Gilbert (1783-1860).

27 août 1810 : Bataille de Grand Port

Elle opposa deux escadres britannique et française dans la baie de Grand Port de l’Île-de-France (aujourd’hui île Maurice) entre le 20 et le 27 août 1810, durant la campagne de l’île Maurice.

Une flottille britannique de quatre frégates chercha à bloquer l’entrée de la baie en capturant le fort de l’île de la Passe défendant son entrée. La position fut saisie le 13 août et lorsqu’une escadre française menée par le capitaine Guy-Victor Duperré approcha de la baie sept jours plus tard, le commandant britannique, Samuel Pym, décida de l’attirer dans les eaux peu profondes et de la détruire avec sa puissance de feu supérieure.

Quatre des cinq navires français parvinrent à franchir le blocus britannique et s’abritèrent dans la baie qui n’était accessible que par un chenal étroit infranchissable sans un pilote expérimenté. Lorsque Pym ordonna à ses frégates d’attaquer les navires français à l’ancrage le 22 et 23 août, ses navires furent bloqués par le récif corallien. Deux d’entre eux s’échouèrent, un troisième dut se rendre après avoir été la cible de tous les navires français et le quatrième ne parvint pas à approcher suffisamment près pour ouvrir le feu. Même si les navires français avaient également été sévèrement endommagés, l’affrontement fut un désastre pour les Britanniques car les deux navires échoués furent incendiés pour éviter leur capture et les deux autres furent arraisonnés par les Français.

Les convois britanniques dans l’océan Indien étaient laissés sans protection et la Royal Navy réagit en déployant une force importante sous le commandement de l’amiral Albemarle Bertie qui envahit rapidement l’Île-de-France en décembre 1810. La bataille de Grand Port fut la plus grande victoire navale française durant le régime napoléonien, elle figure donc sur l’Arc de triomphe de Paris.


Peinture de George Chambers (1803-1840).

27 août 1816 : bombardement d’Alger par une flotte anglo-néerlandaise.

L’activité corsaire des États barbaresques prospérait aux XVIe et XVIIe siècles. Elle déclina grandement au XVIIIe siècle du fait de l’amélioration de la défense des navires européens. Les États barbaresques, et notamment le dey d’Alger, Hadj Ali, profitèrent des années de guerre européennes (1802-1815) entre Napoléon et le reste de l’Europe pour piller bon nombre de navires européens qui croisaient en Méditerranée, et asservir leurs équipages. Les États-Unis attaquèrent les États barbaresques en réaction lors de la guerre de Tripoli.

Le dey d’Alger fut assassiné en mars 1815. Omar Agha le remplaça et reprit les pratiques de piraterie contre les navires occidentaux. Les États-Unis attaquèrent à nouveau les États barbaresques lors de la seconde guerre barbaresque qui mit théoriquement fin aux pratiques de piraterie en 1815. Mais celles-ci reprirent à nouveau. Une flotte britannique commandée par Edward Pellew (Lord Exmouth) fut donc chargée en 1816 (les guerres napoléoniennes sont alors finies) de libérer les esclaves et de mettre un terme à la piraterie des navires occidentaux, et aux razzias qui touchaient les côtes du sud de l’Europe.

Les deys de Tunis et Tripoli acceptèrent sans résistance de libérer les esclaves estimés à 30 000 personnes. Le dey d’Alger refusait au prétexte qu’il avait besoin de la piraterie pour payer ses troupes. Aussi, quand les Britanniques se présentèrent à lui, il feignit d’accepter leurs doléances ; mais une fois ceux-ci partis, il fit assassiner les 200 pêcheurs italiens et siciliens qu’il gardait prisonniers dans ses geôles. Lord Pellew apprit la nouvelle en rentrant à Londres. Il fut donc renvoyé devant Alger, cette fois-ci pour punir le dey.


Crédit : DR.

27 août 1899 : Naissance au Caire de Cecil Scott Forester, de son vrai nom Cecil Louis Troughton Smith, écrivain britannique, auteur de la série maritime Horatio Hornblower et du roman L’Odyssée de l’African Queen. Son roman « GREYHOUND » a été récemment adapté à l’écran avec l’acteur Tom Hanks.

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