Un deuxième navire neuf propulsé au GNL pour CORSICA linea
CORSICA linea a annoncé la livraison, en mars 2026, d’un nouveau navire de type RoPax propulsé au GNL, commandé à la société Stena RoRo. Ce nouveau navire s’inscrit dans la vision stratégique globale de la compagnie qui vise la baisse de 40% de ses émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030 pour se rapprocher de la neutralité carbone en 2040. Il suivra la mise en service, en janvier 2023, du A Galeotta, premier navire propulsé au GNL sur le réseau maritime Corse- continent. Huit ans après sa création, la Compagnie consolide le déploiement de son plan de transition énergétique et environnementale pour lequel elle a déjà investi plus de 200 millions d’euros depuis 2018 et qui prévoit 250 millions supplémentaires pour les trois années à venir. « L’arrivée en flotte de ce 2ème bateau neuf au GNL est un signal fort qui va dans le sens du cap ambitieux fixé pour les années à venir : Devenir la compagnie maritime la plus moderne de Méditerranée d’ici à 2030 explique Pierre-Antoine Villanova, Directeur général de CORSICA linea, La plus moderne car la plus performante en termes de satisfaction clients, la plus engagée dans la transition environnementale et la plus exemplaire sur son empreinte sociétale » Ce choix du GNL comme énergie transitoireavant la migration progressive vers une alternative totalement décarbonée, telle que le BioGNL (1) ou le e-GNL (2), va permettre de supprimer 95% des émissions d’oxyde de soufre (SOx), 85% d’azote (Nox), les particules fines et diminuer de 20% le CO2 par rapport au carburant traditionnel. Considérée comme la moins carbonée des énergies fossiles, le GNL contribue de manière significative à la baisse des émissions des navires.
Un portefeuille de 50 projets
Au même titre que l’incorporation de biodiesel (3) depuis la saison estivale 2023 sur cinq des neuf navires de la flotte actuelle (réduction de 85% des émissions polluantes par rapport à l’équivalent fossile), le recours au GNL permet aussi de préparer la compagnie à l’entrée en vigueur en 2025 de la Zone de Contrôle des Emissions de Soufre (SECA) en mer Méditerranéequi limitera la teneur en soufre des carburants à 0.1%. La diversification vers des carburants bas ou neutres en carbone représente un levier parmi un éventail de solutions destinées à diminuer tous types d’émissions et réduire fortement les émissions de CO2. Dans le cadre de son plan stratégique visant la réduction de 40% de CO2 en 2030, CORSICA linea déploie un portefeuille de 50 projets visant notamment à introduire la notion de sobriété en agissant sur le volet opérationnel de la flotte (optimisation des plans de flotte, réduction des vitesses de navigation, adaptation des horaires) ; à améliorer l’efficience énergétique de ses navires (optimisation de la conduite, révision de la taille et de la forme des pales d’hélices et des bulbes, réduction du besoin énergétique du bord, réfection des peintures silicone des carènes, optimisation du fonctionnement des moteurs de propulsion) ; enfin, à développer l’usage de carburants décarbonés. En outre, d’ici 2025, avec le soutien financier de la Région Sud et de l’ADEME, deux nouveaux car-ferries, le Danielle Casanova et le Méditerranée, seront équipés du dispositif de connexion électrique des navires à quai dit « CENAQ », en plus des trois cargos mixtes déjà équipés depuis 2019 (Pascal Paoli, Paglia Orba, Jean Nicoli), faisant de CORSICA linea la compagnie maritime ayant le plus de navires connectés à quai en Méditerranée. Le branchement des navires à quai est un levier majeur d’amélioration de la qualité de l’air en ville et de décarbonation des escales.
Exemplarité́ sur la desserte maritime Corse – continent
Ce nouveau navire sera ainsi le deuxième RoPax propulsé au GNL à assurer la continuité territoriale avec la Corse, sur les lignes d’Ajaccio et Bastia renforçant CORSICA linea dans sa démarche pour un transport maritime durable en Méditerranée. « Nous devons être collectivement audacieux face à l’ampleur des défis climatiques et écologiques de notre siècle » affirme Pierre-Antoine Villanova qui appelle de ses vœux la création d’un projet de corridor maritime vert entre la Corse et le continent pour arriver au Net0 en 2040, soit 10 ans l’échéance fixée par l’Union européenne. « La création de ces routes zéro émission, explique-t-il, serait une chance à saisir pour valoriser le leadership français dans la réduction des impacts environnementaux du transport maritime. Une large concertation est nécessaire entre les décideurs publics, opérateurs de transport, énergéticiens, acteurs de la logistique et des ports pour imaginer un mix de solutions décarbonées au service d’une vision nouvelle de la desserte maritime de la Corse ».
Partenariat avec Stena RoRo
Ce navire sera de la série E-Flexer conçu par le suédois Stena RoRoet construit dans le chantier chinois CMI Jinling à Weihai sous la supervision de l’entreprise suédoise. Il s’agira du 13ème navire de la série E-Flexer, tous développés sur la même plateforme technique et personnalisés en fonction des besoins des opérateurs avec des modes de propulsion différents. Les précédents navires de la série E-Flexer ont été construits pour Brittany Ferries, DFDS, Stena line et Marine Atlantic. Stena RoRo est l’un des principaux innovateurs en matière de concepts de transport maritime de fret et de passagers. La compagnie permet l’affrètement de navires RoRo et RoPax à des opérateurs de premier ordre partout dans le monde. « Ce navire s’inscrit dans le prolongement de nos précédents concepts de RoPax, pour lesquels nous avons intégré la notion de conception durable au centre des priorités. Nous sommes honorés de faire partie de la stratégie de CORSICA Linea visant à réduire l’empreinte carbone et environnementale de sa flotte. » indique Per Westling, Directeur général de Stena RoRo. Le groupe STENA, auquel appartient Stena RoRo, est un groupe suédois actif dans les domaines des lignes de ferry, du transport maritime, de l’offshore, du commerce et du recyclage des métaux, de l’immobilier et de la finance.
(1) biométhane liquéfié produit à partir de matières organiques telles que les déchets
(2) e-méthane, électro-carburant
(3) Biocarburant, mélangé à hauteur de 30% dans du fioul maritime, de type EMAG composé de mélange d’huiles de cuisson recyclée.
En savoir + : www.corsicalinea.com et www.stenaroro.com
Retrouver les derniers numéros de Marines&Océans : ici.
