Le 80e comité de la protection du milieu marin (MEPC 80), réuni au siège de l’Organisation maritime internationale à Londres du 2 au 7 juillet 2023, a conclu ce jour un accord définissant une trajectoire ambitieuse de décarbonation du transport maritime international et actant des avancées substantielles vers l’adoption de mesures contraignantes permettant sa réalisation concrète. Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la Mer, saluent cet accord qui constitue un succès indéniable, à la fois ambitieux sur le plan climatique, et inclusif pour toutes les nations concernées.
Cette Stratégie révisée de l’OMI renforce considérablement les objectifs climatiques pour le transport maritime international. Son objectif est désormais d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre par les navires à l’horizon 2050, en point final d’une trajectoire passant par les objectifs intermédiaires suivants : réduction d’au moins 20% en valeur absolue des émissions en 2030, s’efforçant d’atteindre 30%, et réduction d’au moins 70% en valeur absolue des émissions en 2040, s’efforçant d’atteindre 80%. Pour que la transition débute le plus vite possible, la part des énergies et carburants zéro émission devra représenter 5% du total utilisé par le transport maritime international en 2030, s’efforçant d’atteindre 10%.
Afin de mettre en œuvre ces objectifs, la Stratégie prévoit une chronologie ambitieuse pour l’adoption – en 2025 – et l’entrée en vigueur – en 2027 – des mesures concrètes de portée obligatoire pour l’ensemble de la flotte mondiale que l’OMI développera.
Le Comité s’est accordé pour sélectionner une mesure technique, à savoir une norme décroissante d’émission de gaz à effet de serre des carburants marins, et une mesure économique de tarification du carbone émis par les navires, que la France avait porté dans le cadre du Sommet pour un Nouveau Pacte Financier Mondial et que le Gouvernement souhaite voir être adoptée à l’horizon de la 3ème Conférence des Nations unies pour les Océans, que la France accueillera en 2025. Il a aussi été décidé que le paramétrage précis et le niveau de contrainte des mesures devront être déterminés en fonction notamment des résultats d’une étude d’impact prévoyant différents scénarios, dans une optique de « transition juste et équitable » du secteur entre pays développés et pays en développement.
La France a joué avec ses partenaires européens un rôle clé dans ces négociations complexes, dont le résultat a été adopté à l’unanimité. Elle salue cet accord qui constitue une étape fondamentale dans les efforts de l’OMI d’amener le secteur du transport maritime à un rythme de décarbonation à la hauteur de l’urgence climatique et cohérent avec les objectifs de l’Accord de Paris.
Source : ministère des Affaires étrangères.
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