Solitaire du Figaro : Fabien Delahaye, skipper Macif, un talent brut

« Fabien, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Mon état d’esprit est très bon. Je suis prêt, le bateau aussi. Je suis en bonne forme. Il n’y a aucun souci. Vous savez, j’en suis à ma cinquième participation à la Figaro, j’ai donc l’expérience de quatre figaro ce qui enlève de la pression. J’attends juste que les modèles météo se stabilisent car je ne sais pas encore à quelle sauce encore on va être mangé…

Une course du Figaro, c’est quoi dans le monde de la course au large ?

C’est d’abord une épreuve phare dans le milieu de la voile. C’est même une course référence. Si la dimension « exploit », comme pour une route du Rhum ou un Vendée Globe, est moins prégnante, c’est cependant une course en solitaire de haut niveau d’un point de vue compétitif. Tous les marins disposent de la même « arme », soit du même bateau. Seul ses savoir-faire font la différence. C’est une course faisant appel à tous les savoir-faire du marin, qu’il s’agisse de mécanique, d’électronique, de voilerie, de composite ou de météo. Ce sont toutes ces qualités réunies qui font avancer plus ou moins vite le bateau. Sur une Figaro, un marin doit savoir conjuguer tous ces ingrédients afin de surmonter les difficultés.

Justement, quels sont, selon vous, les critères les plus déterminants sur une Figaro ?

C’est d’abord l’expérience du marin dans la course au large. Dans une Figaro, un skipper a vraiment besoin de bien se connaître, d’appréhender ses forces et ses faiblesses afin de demeurer le plus lucide dans l’adversité. C’est une épreuve qui se joue au temps jusqu’à la ligne d’arrivée. Rien n’est gagné d’avance, les éditions précédentes l’ont d’ailleurs prouvé. Un marin ne peut pas se contenter de remporter trois étapes et passer au travers de la quatrième, car c’est là qu’il perd cette course. Sur une Figaro, un skipper n’est donc jamais à l’abri. Il doit sans cesse repousser ses limites…

Quelles sont les autres difficultés de la Figaro selon vous ?

La Figaro, c’est une course difficile à grande renommée. Sa principale difficulté réside dans son format et sa durée. Il s’agit d’enchainer quatre étapes. De surcroît, c’est une course durant laquelle pour chaque étape, il faut se donner à fond pendant 2-3 jours, jusqu’à atteindre ses limites. Quant au parcours, il est mixte car il mêle du côtier, du semi hauturier voire du hauturier, ce qui nécessite une veille permanente. Nous naviguons dans des zones dans lesquelles le trafic maritime est intense. Pendant la course, chaque skipper doit également veiller à naviguer vite, tout en gérant au mieux les changements d’allure et les aléas. Sur une Figaro, un skipper est donc constamment sollicité. Et puis, c’est une compétition avec 40 adversaires redoutables. Cette édition 2013 s’annonce d’ailleurs difficile compte tenu du plateau de skippers présent.

Justement pour cette édition 2013 de la Figaro, quels sont vos ambitions ?

Comme tout compétiteur, je pars pour gagner cette édition 2013 de la Figaro. J’ai fait 2ème en 2011 et 4ème en 2012 Donc cette fois je vise logiquement la première place. Toutefois, on est cette année beaucoup à pouvoir gagner, 15 à 20 à mon sens. Tout se jouera dans les détails. Il faudra faire les bonnes manœuvres, veiller aux meilleurs placements tactiques et stratégiques. Quant à mes challengers, ils sont nombreux tant le plateau de cette édition 2013 est relevé. Il y a d’abord les trois précédents vainqueurs : Yann Eliès, Jérémy Beyou et Armel Le Cléach’. Il y a aussi Nicolas Lunven, le vainqueur 2009, des habitués comme Gildas Morvan ou Fred Duthil. N’oublions pas d’autres prétendants comme tous ceux avec qui je m’entraine au pôle finistérien de la course au large, à Concarneau. Il ya donc beaucoup de prétendants mais il ya aura un seul élu. Pour ce qui me concerne, je suis en confiance. Ma dernière solitaire s’est bien terminée. Et puis j’ai l’expérience de l’an passé, une édition durant laquelle j’ai passé une partie de la course en meneur et non en suiveur. Tous les voyants sont donc au vert !

Après la Figaro, quel sera ensuite votre programme ?

Je vais d’abord faire une solitaire en basse Normandie, qui constituera une bonne préparation. Ensuite, j’irai au tour de Bretagne en double avec Paul Meyer, skipper Macif comme moi avant de participer à la Generali Solo, une sorte de Figaro en Méditerranée qui va d’ailleurs servir cette année de championnat de France en solitaire. Il s’agira ensuite d’attaquer le programme 2014. Une année durant laquelle j’espère être toujours skipper Macif. J’ai 2 ans de contrat et la possibilité d’une troisième année. J’espère donc être à la barre de Macif en 2014. En attendant, je me donne à fond… »

 


 

Copyright Alexis Courcoux

SKIPPER MACIF, C’EST QUOI ?

Depuis 2008, le groupe d’assurances Macif s’est engagé dans le monde de la course au large en lançant « Skipper Macif », un programme ambitieux sur cinq ans afin d’accompagner des skippers prometteurs sur le circuit Figaro Bénéteau, Ainsi, chaque année, un skipper de course au large est sélectionné pour porter, pendant deux ans, les couleurs de la Macif sur le circuit Figaro Bénéteau. Les skippers Macif bénéficient alors d’un encadrement sportif de haut niveau au sein du Pôle France Finistère Course au Large de Port-La-Forêt, pôle national d’excellence de la Fédération Française de Voile (FFVoile) et participe au Championnat de France de Course au Large en Solitaire. Accompagner des sportifs au fort potentiel, c’est donc le leitmotiv de ce programme Macif, dont les 2 skippers sélectionnés sont actuellement : Paul Meilhat et Fabien Delahaye.

> EN SAVOIR +

Le site officiel « Macif course au large ».
RDV sur www.macifcourseaularge.com/

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La revue trimestrielle MARINE & OCÉANS est éditée par la "Société Nouvelle des Éditions Marine et Océans". Elle a pour objectif de sensibiliser le grand public aux principaux enjeux géopolitiques, économiques et environnementaux des mers et des océans. Informer et expliquer sont les maîtres mots des contenus proposés destinés à favoriser la compréhension d’un milieu fragile.   Même si plus de 90% des échanges se font par voies maritimes, les mers et les océans ne sont pas dédiés qu'aux échanges. Les ressources qu'ils recèlent sont à l'origine de nouvelles ambitions et, peut-être demain, de nouvelles confrontations.

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