Extraction de sable à Lannion: Royal va « appuyer » le recours des communes

« Il y a un appel contre la décision du tribunal administratif qui va partir au Conseil d’Etat. Je vais appuyer ce recours des associations, qui vont être reçues par mes équipes, parce que comme vous le savez, je n’étais pas favorable à cette décision qui a été prise par M. Macron », a déclaré Mme Royal sur France Inter.

« Je crois en effet que c’est une grave décision, qui n’est écologiquement pas responsable », a-t-elle ajouté.

« Je vais donner bien évidemment aux association de défense tous les arguments scientifiques qui leur permettront d’étayer leur appel », a-t-elle dit. « Je n’ai pas le pouvoir de stopper, mais j’ai le pouvoir de donner des arguments devant la justice ».

L’ancien ministre de l’Économie Emmanuel Macron avait donné son accord en avril 2015 à la Compagnie armoricaine de navigation (CAN) pour qu’elle puisse extraire du sable coquillier dans la baie de Lannion.

Déposé en 2010 par la CAN, filiale du groupe Rouiller, ce projet d’extraction de sable d’une dune sous-marine, soutenu par les agriculteurs qui disent en avoir besoin, fait l’objet d’une vaste opposition de la part des élus, associations environnementales et groupements de professionnels de la région, parmi lesquels les pêcheurs, qui dénoncent un impact écologique et économique.

Un décret paru en septembre 2015 au Journal officiel a autorisé l’entreprise à commencer l’extraction de ce sable. Elle a débuté dans la nuit de mardi à mercredi.

Plusieurs communes de la baie de Lannion et une association environnementale avaient déposé un premier recours devant le tribunal administratif de Rennes, qui a été rejeté lundi. Elles ont annoncé qu’elles allaient maintenant saisir le Conseil d’État.

Par ailleurs, concernant les rejets de « boues rouges » en Méditerranée, sujet sur lequel Ségolène Royal est en opposition avec le Premier ministre Manuel Valls, la ministre a réaffirmé que cette mer n’était « pas une poubelle gratuite ».

« J’ai pris les décisions qui s’imposaient, c’est-à-dire les analyses. Ensuite une autre décision a été prise, ce qui ne me fera pas lâcher ce dossier, puisqu’une mise en demeure a été faite à l’entreprise par le préfet à ma demande pour continuer à vérifier les rejets en Méditerranée », a-t-elle dit. Dans une émission de France 3 diffusée vendredi, la ministre avait dit ne pas avoir pu s’opposer au Premier ministre fin 2015, concernant l’autorisation accordée à l’usine d’alumine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) de poursuivre ses rejets au large de Cassis.

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