« La Royal Navy a obtenu, tout en disant qu’elle n’y était pour rien, que l’étendue des pouvoirs des juges de Truro (au Royaume-Uni, ndlr) soit infiniment diminuée », a expliqué à l’AFP Me Dominique Tricaud, confirmant une information de Ouest-France.
« La décision que nous pouvons attendre du juge de Truro est sans grand intérêt, c’est la raison pour laquelle nous allons lâcher la procédure anglaise », a poursuivi l’avocat de Thierry Le Métayer et de sa soeur. Leur père était mécanicien à bord du Bugaled. Les familles des autres marins n’étaient pas intervenues dans la procédure.
La justice française a définitivement mis fin à son enquête en juin 2016, incapable de trancher entre l’hypothèse d’un accident de pêche et celle d’un naufrage provoqué par un sous-marin qui aurait accroché un des câbles du chalutier breton. Mais une procédure a été lancée devant la justice britannique, à Truro, en Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre) –deux corps ayant été repêchés par les Anglais–, relançant les espoirs des proches des victimes quant à un dénouement de l’affaire.
Les proches espéraient notamment que des témoignages inédits seraient versés à l’enquête anglaise et pourraient ainsi servir à rouvrir une procédure en France.
La procédure anglaise « malheureusement patine un peu en ce moment », a également estimé Benoît Drouan, avocat de l’armateur du chalutier, Michel Douce.
« On pensait que la coroner (la magistrate anglaise chargée de l’affaire, ndlr) allait pouvoir faire lever le secret sur les opérations qui étaient en cours ce jour-là, mais la Royal Navy a tout bouclé juridiquement », a-t-il expliqué, assurant cependant rester dans la procédure. « On va aller jusqu’au bout, dans ce dossier », a-t-il assuré.
Le 15 janvier 2004, le Bugaled Breizh avait sombré en quelques secondes au sud-ouest de l’Angleterre, emportant par le fond les cinq marins qui se trouvaient à bord.
L’épave du chalutier, entreposée au port militaire de Brest, doit être vendue ou détruite à compter de septembre, selon un récent courrier du parquet général de Rennes, dont l’AFP s’est procuré une copie. La missive, adressée aux parties civiles, indique que les autorités britanniques ont été informées du fait qu’elles pouvaient la récupérer, jusqu’au 1er septembre et à leurs frais, pour les besoins de leur enquête.