Le commissaire européen, Karmenu Vella, a salué une « étape importante » pour la politique commune de la pêche avec la mise en oeuvre intégrale de l’obligation de débarquement, c’est-à-dire que chaque poisson pêché est débarqué et comptabilisé et qu’il n’est plus possible d’en rejeter à la mer. Une mesure qui nécessite toutefois dans certains cas quelques éléments de flexibilité.
La Commission propose des quotas, ou « totaux admissibles de capture » (TAC), pour chaque stock, ensuite répartis par pays membre. Elle s’appuie pour cela sur des avis scientifiques pour proposer des niveaux correspondants au « rendement maximal durable » (RMD) visant à éliminer la surpêche et préserver les stocks halieutiques.
Or cette année, cinq stocks font l’objet d’une recommandation d’un quota fixé à zéro par les scientifiques. Pour éviter l’arrêt de pêcheries où les prises accessoires sont nombreuses (et donc où la fixation d’un quota zéro signifierait l’arrêt de toute pêche), la Commission propose « de ne plus autoriser de cibler ces stocks », mais d’accoler à cette contrainte des quotas pour les captures accessoires.
Les stocks touchés sont le cabillaud à l’ouest de l’Ecosse, en mer Celtique et dans le golfe de Gascogne, le merlan dans l’ouest de l’Ecosse et en mer d’Irlande, la plie dans le sud de la mer Celtique et au sud-ouest de l’Irlande.
Alors que l’échéance de 2020 se rapproche pour obligation de fixer des niveaux de captures correspondant au RMD, la Commission se félicite que 53 stocks soient déjà ainsi exploités, contre 44 en 2017.
Au total, sur 89 stocks concernés, la Commission propose d’augmenter ou de maintenir les quotas dans 62 cas, et de les réduire pour 22.
L’exécutif européen propose ainsi d’augmenter les stocks de langoustine (+65% à 19.424 tonnes) et de plie (+98%, 2.941 t) dans le Skagerrak/Kattegat, mais aussi les stocks de merlu du Nord, de chinchard occidental et oriental, de cabillaud, de sole et de plie en mer d’Irlande.