Paris a préparé cinq ordonnances, dont la première, présentée mercredi en Conseil des ministres, prévoit de construire dans l’urgence les infrastructures nécessaires pour rétablir des contrôles douaniers, sanitaires et phytosanitaires ainsi que les contrôles de police aux frontières.
« L’objectif est que les contrôles soient opérationnels au 30 mars », a précisé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, indiquant qu’un site internet a été mis en place (brexit.gouv.fr) pour les entreprises et les citoyens.
Quelque 580 personnels supplémentaires devront être affectés pour les contrôles douaniers et vétérinaires.
« Ces mesures doivent permettre la montée en puissance des contrôles qui seront nécessaires à la préservation du marché unique européen, tout en maintenant la plus grande fluidité possible des flux de marchandises et de personnes », précise le Conseil des ministres dans son communiqué.
S’agissant des contrôles frontaliers, le plan prévoit des travaux par les gestionnaires d’infrastructures pour un montant d’environ 50 millions d’euros.
Quatre autres ordonnances seront présentées en Conseil des ministres d’ici au 6 février, portant notamment sur les droits des citoyens britanniques en France, le transport routier, la continuité de certaines activités financières ou la poursuite des transferts de matériels de défense entre la France et le Royaume-Uni.
« Notre objectif: être prêts » en cas de Brexit sans accord, a souligné Mme Loiseau, avec « une vigilance particulière sur la pêche » qui est « une priorité pour nous », a-t-elle ajouté.
La Commission européenne a présenté mercredi des mesures d’urgence afin de garantir aux pêcheurs de l’UE un accès aux eaux britanniques et réciproquement jusqu’à fin 2019 et de compenser des arrêts d’activité en cas de Brexit sans accord.
Le secteur de la pêche, s’il ne représente qu’une petite part du PIB, est l’un des plus sensibles. En cas de sortie du Royaume-Uni non encadrée par un accord, la flotte de pêche européenne se verrait immédiatement interdire de pêcher dans les eaux britanniques et réciproquement.