Le tribunal moscovite de Lefortovo a prolongé mercredi matin la détention de 13 marins jusqu’au 24 octobre, selon une journaliste de l’AFP. Une seconde audience pour les 11 autres marins détenus par la Russie doit avoir lieu dans l’après-midi.
Les marins sont arrivés au tribunal escortés par des policiers armés et masqués, sous les applaudissements de leurs proches dont une quarantaine étaient présents au tribunal. La représentante ukrainienne pour les droits humains, Lioudmila Denissova, était aussi présente.
« Nous gardons espoir. Nous espérons qu’ils seront finalement libérés. Ils n’ont rien fait de mal », a déclaré à l’AFP la femme d’un des marins capturés, Irina Goujanskaïa, venue de la région d’Odessa (sud-ouest de l’Ukraine) pour assister à l’audience.
La libération de ces 24 militaires capturés par les gardes-côtes russes au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, a été selon Kiev la « question-clé » abordée la semaine dernière lors de la première discussion téléphonique entre le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue russe Vladimir Poutine.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué mercredi aux journalistes que le sujet a été abordé mais a ajouté qu’il « n’y a pas de négociations » pour leur libération.
En novembre 2018, l’incident armé entre des navires de guerre ukrainiens et des gardes-côtes russes au large de la Crimée s’était terminé par l’arraisonnement des trois bâtiments ukrainiens. Trois marins avaient été blessés.
La Russie dénonce une « agression » et affirme qu’ils étaient entrés illégalement dans les eaux russes, alors que l’Ukraine assure avoir prévenu son voisin de l’itinéraire de ses bâtiments, qui se dirigeaient vers la mer d’Azov partagée entre les deux pays, et accuse Moscou d’avoir violé le droit international.
Malgré les appels internationaux à leur libération, la Russie a annoncé à plusieurs reprises qu’ils seraient jugés.