La détention des 24 marins ukrainiens en Russie prolongée

Le tribunal moscovite de Lefortovo a prolongé jusqu’au 24 octobre la détention de ces 24 marins, qui se considèrent comme des « prisonniers de guerre », alors que la Russie les accuse d’être entrés illégalement sur son territoire.

Les marins sont arrivés au tribunal escortés par des policiers armés et masqués, sous les applaudissements de leurs proches dont une quarantaine étaient présents au tribunal, selon une journaliste de l’AFP. La représentante ukrainienne pour les droits humains, Lioudmila Denissova, était aussi présente.

« Nous gardons espoir. Nous espérons qu’ils seront finalement libérés. Ils n’ont rien fait de mal », a déclaré à l’AFP la femme d’un des marins capturés, Irina Goujanskaïa, venue de la région d’Odessa (sud-ouest de l’Ukraine) pour assister à l’audience.

La libération de ces 24 militaires capturés par les gardes-côtes russes au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014, a été selon Kiev la « question-clé » abordée la semaine dernière lors de la première discussion téléphonique entre le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue russe Vladimir Poutine.

M. Zelensky a assuré mercredi qu’un échange de tous les prisonniers ukrainiens détenus en Russie et dans les territoires séparatistes contre tous les prisonniers russes détenus en Ukraine allait « forcément avoir lieu », « à commencer par les marins ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a toutefois indiqué aux journalistes que si le sujet avait bien été abordé, il n’y avait « pas de négociations » formelles pour le moment en vue de leur libération.

Lioudmila Denissova et Nikolaï Polozov, l’avocat qui dirige l’équipe défendant les marins ukrainiens, ont pourtant affirmé aux journalistes que l’Ukraine et la Russie négociaient un possible échange de prisonniers.

Mardi, Mme Denissova et son homologue russe, Tatiana Moskalkova, ont échangé dans ce but une liste de prisonniers. La liste ukrainienne contient « 150 cas », a déclaré à cette occasion Lioudmila Denissova.

« La pression sur la Russie pour faire libérer les prisonniers sans conditions ne va faire que monter », a commenté la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Olena Zerkal, estimant que la prolongation de leur détention ne faisait qu' »aggraver la situation ».

En novembre 2018, l’incident entre des navires de guerre ukrainiens et des gardes-côtes russes au large de la Crimée s’était terminé par l’arraisonnement des trois bâtiments ukrainiens. Trois marins avaient été blessés.

La Russie dénonce une « agression » et affirme qu’ils étaient entrés illégalement dans les eaux russes, alors que l’Ukraine assure avoir prévenu son voisin de l’itinéraire de ses bâtiments, qui se dirigeaient vers la mer d’Azov partagée entre les deux pays, et accuse Moscou d’avoir violé le droit international.

Malgré les appels internationaux à leur libération, la Russie a annoncé à plusieurs reprises qu’ils seraient jugés.

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