Non lieu après la mort d’un cheval tombé avec son cavalier dans les algues vertes

Dans une ordonnance en date du 18 janvier que l’AFP a pu consulter, les magistrats du pôle de santé publique du tribunal de Paris, tout en prononçant un non lieu « en l’absence de charges suffisantes », soulignent « l’inadéquation de la loi pénale actuelle aux catastrophes écologiques que peuvent constituer les phénomènes des marées vertes ».

La plainte collective avait été déposée notamment pour blessures involontaires, abstention de combattre un sinistre et atteinte involontaire à la vie d’un animal. Mais « aucune violation règlementaire n’a pu être constatée. Aucune poursuite pénale n’est donc possible », constatent les juges.

« La présente instruction a permis de démontrer le lien entre, d’une part, le déversement d’engrais agricoles et la formation de marées vertes et, d’autre part, entre les émanations d’hydrogène sulfurée issues des algues et les +accidents+ objets de la présente instruction », expliquent les magistrats.

« Malgré ce consensus scientifique, les dangers sanitaires et environnementaux associés aux marées vertes n’ont pas sensiblement modifié la législation: la surfertilisation des sols agricoles reste toujours du domaine de la mauvaise pratique agricole et non de la faute pénale », relèvent les juges.

Selon l’ordonnance de non lieu, « cette instruction a permis de mettre en lumière l’inertie des pouvoirs publics français face à un problème pourtant scientifiquement identifié depuis des années ».

Cette plainte collective émanait de plusieurs dizaines de particuliers ainsi que d’associations. Le cavalier et propriétaire du cheval, Vincent Petit, qui avait perdu connaissance, avait été sauvé grâce à des témoins, mais l’animal était mort brutalement.

En 2014, la cour administrative d’appel de Nantes avait reconnu pour la première fois la responsabilité de l’État sur les conséquences sanitaires de la prolifération des algues vertes sur le littoral, en acceptant d’indemniser le propriétaire du cheval mort.

La responsabilité de l’État était retenue notamment « en raison de ses carences à mettre en oeuvre de manière suffisamment efficace les règles nationales et européennes » sur la protection des eaux « contre les pollutions d’origine agricole », « qui sont la cause principale des marées vertes ».

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.