« Les choses commencent à s’améliorer et aujourd’hui on estime qu’il y a 60% des débarquements qui proviennent de stocks non surpêchés », a déclaré Alain Biseau, biologiste des pêches, lors d’un entretien à l’AFP.
Il y a, comme les années précédentes, deux indicateurs dans ce rapport: le taux d’exploitation ou « pression de pêche », et un indicateur sur la biomasse.
Ainsi, parmi les 60%, 47% des poissons débarqués dans les ports français sont considérés comme issus de stocks « en bon état » et 13% de stocks « reconstituables » et donc non surpêchés mais dont la population ne se trouve pas encore « dans des conditions qui permettront de retrouver le bon état dans un avenir assez proche », a précisé M. Biseau.
Ces évaluations pour 2020 ont été effectuées sur des débarquements de 2019 et n’ont donc pas été influencés par la pandémie de Covid-19. L’an passé, 42% des débarquements étaient issus de stocks pêchés durablement.
« Il y a un très gros stock, une grosse population qui est passée en bon état, qui est la population de sardines, qui représente une grosse part des débarquements français dans l’Hexagone, et puis il y a le merlu qui est aussi une grosse part et qui est maintenant considéré en bon état », a expliqué M. Biseau.
La sardine ne fait pas l’objet d’une régulation par Bruxelles, contrairement à de nombreuses espèces pour lesquelles des Tac (totaux admissibles de capture) et quotas sont fixés chaque année.
« Mais il y a des plans de gestion qui sont en train d’être discutés entre pêcheurs espagnols et pêcheurs français, avec un objectif de durabilité », a expliqué M. Biseau.
Ils ont semble-t-il volontairement limité leur effort de pêche après la suspension du label MSC, un label de pêche durable qui avait été octroyé aux deux pêcheries de sardines du golfe de Gascogne.
Malgré cela, l’objectif européen d’atteindre 100% de stocks au RMD (rendement maximum durable, ou volume de capture qui peut être prélevé sur un stock donné tout en maintenant la taille du stock) en 2020 est loin d’être atteint.
« En 2000, on était à 15% de population non surpêchée, on est à 60% aujourd’hui, les choses vont dans le bon sens malgré tout, même si ça n’avance pas aussi vite que ce qu’on aurait voulu », a conclu M. Biseau.
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