« Un nouvel ordre sous le président Assad est tout à fait crédible, donc pourquoi l’exclure? La différence c’est que maintenant le président et les autres candidats devront aller vers le peuple, présenter leurs programmes et être élus par le peuple », a déclaré le vice-ministre des Affaires Etrangères Jihad Moqdad dans un entretien à la BBC.
« Ce seront les urnes qui décideront de l’avenir de la Syrie », a-t-il ajouté.
Depuis la prise de pouvoir par le Baas, il y a un demi-siècle, un candidat unique était présenté aux suffrages, Hafez al-Assad puis son fils Bachar depuis 2000. Les mandats sont de sept ans, et selon la Constitution adoptée en février 2012, l’actuel chef de l’Etat a le droit de se présenter deux fois à partir de 2014.
Pour M. Moqdad, « cela ne fait pas deux ou quatre ans, mais dix ou vingt ans que certains cercles veulent changer la direction de la Syrie pour des objectifs politiques bien connus. Cela ne se produira pas », a-t-il ajouté.
« Maintenant, nous disons que nous devons aller nous présenter devant le peuple syrien conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui stipule que le processus politique doit se dérouler au sein du peuple syrien et doit être mené par les Syriens, alors pourquoi faut-il exclure X ou Y du processus démocratique », lance ce haut responsable du ministère.
Selon lui, exclure qui que ce soit, « ce n’est pas de la démocratie mais de la pseudo-démocratie ».
Le chef de l’Etat se montre intraitable sur cette question et l’émissaire international Lakhdar Brahimi l’a appris à ses dépends. Le journal al-Watan, proche du pouvoir, rapportait dans son édition de dimanche que Bachar al-Assad avait mis fin à la discussion lors de leur rencontre à Damas fin décembre, lorsque le médiateur « a osé s’enquérir de la question des candidatures lors des présidentielles » en 2014.
Selon plusieurs sources, il poserait comme condition sine qua non à toute transition la possibilité pour lui d’être candidat à sa propre succession.
Al-Watan rapporte encore qu’au cours de cette rencontre, M. Assad a assuré ne pas être « le capitaine qui saute du navire qui coule ».