Tous vêtus de noir, visages fermés, les accusés avaient pris place peu auparavant au premier rang du box vitré des accusés, serrés les uns contre les autres, saluant leurs avocats installés devant eux.
Le procès était prévu à partir de 09H30 mais n’a démarré qu’en toute fin de matinée du fait de l’extraction tardive de plusieurs accusés de leur lieu de détention.
En première instance en novembre 2011, la cour d’assises de Paris avait prononcé un acquittement et cinq peines de 4 à 8 ans de prison. Le parquet, qui avait requis des peines plus sévères, avait fait appel des six décisions.
Les accusés, aujourd’hui âgés de 22 à 36 ans et se présentant pour la plupart comme de modestes pêcheurs, sont poursuivis pour « enlèvement et séquestration en bande organisée » et « vol avec arme », faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité.
Ils sont jugés pour avoir arraisonné le Carré d’As, le 2 septembre 2008 au large de la Somalie, et pris en otage son équipage, Jean-Yves et Bernadette Delanne, skippers expérimentés chargés de convoyer le bateau d’Australie vers la France.
Les pirates exigeaient pour la libération du couple et du voilier une rançon de deux millions de dollars. Mais leur aventure s’était terminée dans la nuit du 15 au 16 septembre 2008 avec un assaut des forces spéciales françaises, durant lequel un pirate avait été tué et six capturés, tandis que les otages étaient libérés sains et saufs.
Les époux Delanne étaient présents mardi et devraient prendre part à l’intégralité des débats.
Ce procès doit d’achever le 6 février.
La piraterie est endémique au large de la Somalie, pays en guerre civile depuis plus de 20 ans.
En juin 2012, la cour d’assises de Paris a prononcé deux acquittements et quatre peines de quatre à dix ans de prison dans le procès de six autres Somaliens accusés de la prise d’otages du voilier Le Ponant, en avril 2008.
Dans l’affaire du Tanit, qui avait fait un mort parmi les otages durant un raid de l’armée française en avril 2009, la chambre d’instruction de Rennes a décidé le 18 janvier dernier de renvoyer devant les assises trois Somaliens interpellés par les militaires français.