Selon ces données, le navire –à bord duquel ne se trouve aucun être humain et qui ne possède aucun feu de signalisation ni balise de géolocalisation– se situait samedi à un peu plus de 1.200 km (660 milles marins) de l’île canadienne de Terre-Neuve, son point de départ fin janvier, et 1.800 km (970 milles marins) de l’Irlande, soit à la position 50°52.43N 36°30.27W.
Cependant, selon les positions précédemment relevées par la National geospatial-intelligence agency (NGA), le bateau semble depuis une quinzaine de jours ne plus dériver vers les côtes européennes, rebroussant même chemin sur plus d’une centaine de km vers le sud-sud-ouest.
« Le navire n’a plus l’air de beaucoup progresser », constate ainsi Christine Bossard, porte-parole de l’association écologiste Robin des Bois qui suit de près la dérive du vaisseau.
« Il est possible que ce ralentissement soit dû à une certaine perte de flottabilité », avance-t-elle, interrogée par l’AFP, tout en indiquant que, selon le Rescue Coordination Center d’Halifax au Canada, une balise de détresse du navire, qui n’entre en fonctionnement qu’au contact avec de l’eau salée, s’est déclenchée dans la nuit du 23 février.
Le Lyubov Orlova, construit en 1976, long d’une centaines de mètres et autrefois affrété pour des croisières dans les régions polaires, avait quitté Terre-Neuve pour rallier sous remorque la République dominicaine où il devait être déconstruit. Mais, dès le lendemain de son départ, les amarres avaient rompu, le livrant à la mer.
Une tentative des autorités canadiennes pour le récupérer, alors qu’il menaçait une plateforme pétrolière, avait échoué et le bateau s’est rapidement retrouvé dans les eaux internationales. Depuis, le Canada n’a guère semblé s’inquiéter de son sort.
Une page Facebook et un compte Twitter sont désormais consacrés au bateau, qui était resté de longs mois à quai à Terre-Neuve à la suite d’une décision de justice lui interdisant de prendre la mer.
La NGA est une agence dépendant du ministère de la Défense américain, chargée de collecter, analyser et diffuser des informations de géolocalisation via l’imagerie satellite.