« La recherche en Antarctique souffre d’un fractionnement regrettable », a déploré le prince Albert II, en ouvrant dans la capitale belge la 36e réunion consultative sur le Traité de l’Antarctique.
« Ce continent dédié à la science (…) ne bénéficie pas suffisamment de programmes scientifiques internationaux coordonnés », a-t-il regretté.
Sur les 80 principales stations de recherche installées en Antarctique, « deux seulement peuvent être qualifiées d’internationales, et encore ne concernent-elles chaque fois que deux pays », a poursuivi le prince, en insistant sur les avantages « économiques, écologiques et diplomatiques » qu’apporterait une concertation renforcée.
Cinquante pays sont partie au traité sur l’Antarctique, entré en vigueur en 1961 pour garantir l’utilisation de ce continent à des fins pacifiques. Un protocole, relatif à la protection de l’environnement en Antarctique, en fait depuis 1998 « une réserve naturelle dédiée à la science et à la paix ».
La coopération scientifique internationale en Antarctique doit permettre la mise en commun des infrastructures et de la logistique, a déclaré Michel Rocard, ambassadeur français pour les pôles Arctique et Antarctique en faisant lecture de l’appel commun.
« Il est pour le moins surprenant de constater qu’il n’existe quasiment aucune initiative d’internationalisation des infrastructures et de la logistique dans la zone du traité », a-t-il constaté.
« Si l’on songe aux avantages potentiels que représente la mutualisation des moyens et des coûts logistiques, sans oublier la réduction de l’empreinte écologique, cette situation est plus surprenante encore », a-t-il précisé.
M. Rocard a appelé les parties au traité « à décider l’ouverture d’un espace de discussion et de réflexion » sur ce thème, d’autant plus nécessaire en temps de « crise mondiale et de difficultés budgétaires des Etats ».
Le bénéfice serait « double », selon les signataires de l’appel: « un meilleur développement de la science et renforcement de l’harmonie internationale » en Antarctique.
L’Australien Robert Hawke était absent pour des raisons de santé à cette réunion qui doit s’achever le 29 mai.
De son côté, le prince Albert II de Monaco a insisté aussi sur la nécessité d’une mobilisation « la plus large possible » pour l’Antarctique, un « continent essentiel à notre survie » où « les obstacles et périls sont de plus en plus menaçants.
« Le danger de la surpêche commence à se poser de manière très aigüe », a-t-il constaté, plaidant pour « la création d’aires maritimes protégées » et d’une extension des principes du traité aux zones maritimes adjacentes à l’Antarctique.