Ce sont les premières sanctions prononcées dans le cadre de l’enquête disciplinaire lancée par les forces armées. Une enquête pénale est en cours devant les tribunaux civils.
L’amiral à la retraite Marcelo Srur a été puni de « 45 jours de détention » pour « avoir informé de manière incomplète le ministère de la Défense des premiers événements, l’empêchant ainsi de fournir des informations aux familles des membres d’équipage », selon un communiqué de la cour martiale, composée de commandants des chefs d’état-major interarmées et d’un haut fonctionnaire du ministère.
Un mois après la disparition du submersible, le 15 novembre 2017 alors qu’il naviguait vers sa base, le port de Mar del Plata (est), l’amiral Srur avait été écarté de ses responsabilités.
Un ancien commandant de la force sous-marine, Claudio Villamide, qui a été reconnu responsable, entre autres, de « manque de soin ou de négligence à l’égard des troupes et du matériel dont il avait la charge », a pour sa part été licencié.
Deux capitaines d’active ont été sanctionnés de 20 et 30 jours de détention et un ancien chef d’une base navale dans le sud du pays à 15 jours de prison. Un ancien chef de la maintenance et un ancien chef des opérations ont été acquittés.
Luis Tagliapietra, père d’un des membres de l’équipage de l’ARA San Juan et partie civile dans le volet pénal, a estimé que la cour martiale « n’a pas été à la hauteur ».
Mais il juge « important » que la justice militaire ait reconnu des responsabilités car elles « seront jointes » à la procédure civile.
Un tribunal argentin a réclamé en novembre l’ouverture d’une nouvelle enquête pour étudier la possible responsabilité pénale de l’ancien président Mauricio Macri (2015-2019).
M. Macri et son ministre de la Défense Oscar Aguad ont été mis hors de cause par une juge de première instance. Des familles des marins disparus avaient fait appel pour que l’enquête soit relancée.
Fabriqué en Allemagne en 1983 et incorporé à la marine argentine en 1985, le San Juan a été localisé un an après sa disparition dans l’Atlantique sud, à 900 mètres de profondeur. Selon la marine, le navire a implosé en raison de défaillances techniques.
Retrouvé après plus d’un an de recherches avec le concours de plusieurs pays, le San Juan n’a jamais pu être renfloué malgré les souhaits des familles.