Au total, selon cette étude de l’OIT rendue publique lundi dans la capitale thaïlandaise, 17% des près de 600 employés du secteur interrogés (parmi lesquels de nombreux Cambodgiens et Birmans en situation irrégulière) ont dit avoir été forcés à travailler.
Ils ont fait état de menaces de pénalités financières, de contraintes physiques ou encore de menaces de signalement aux autorités en charge de l’immigration en Thaïlande, troisième plus grand exportateur de poissons au monde.
De plus, 10% ont assuré avoir été battus à bord tandis que plus de 25% témoignaient de journées de travail sans fin, avec des astreintes 24 heures sur 24.
« Cette étude fait état de graves abus dans le secteur. La vaste majorité des travailleurs sont en situation irrégulière et donc plus vulnérables », a commenté Max Tunon, responsable de l’OIT, lors de la présentation à la presse de ce rapport.
Des milliers de Birmans et de Cambodgiens travaillent sur les riches bateaux de pêche thaïlandais. A bord se côtoient ouvriers en règle et esclaves des temps modernes selon plusieurs rapports, qui dénoncent une industrie qui s’appuie sur le travail forcé.
A bord, les hommes travaillent 20 heures par jour, sept jours sur sept. Certains bateaux-mères se déplacent pour faire le plein des navires, en fuel et en personnel. Certains sont ainsi piégés des mois, voire des années, jusqu’au large de la Somalie, selon l’Office international des migrations (OIM).
En 2010, la pêche thaïlandaise a réalisé un chiffre d’affaires de 16,95 milliards de bahts (565 millions de dollars).
Bangkok a été inscrite sur une liste dressée par le département d’Etat américain des pays à surveiller en matière de trafic d’être humains.