« Nous travaillons actuellement sur un projet qui est de mettre en place une société de leasing qui serait contrôlée par l’Etat (… afin) de prendre en charge un certain nombre de navires pour les mettre sur le marché international », a déclaré M. Boissier devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale.
« C’est un levier extraordinaire pour l’export et nous avons un certain nombre de pays qui pourraient être intéressés par des frégates de type Fremm dans ces conditions là », a-t-il ajouté.
Les Fremm sont des frégates furtives, prévues en version anti-sous-marine et en version défense aérienne. Elle coûtent environ 450 millions d’euros l’unité, a révélé M. Boissier.
Le PDG a souligné que les Etats-Unis et l’Allemagne recouraient déjà à ce type de montage et que la Grande-Bretagne l’étudiait.
Ainsi, a-t-il dit, « nous sommes candidats pour des sous-marins en Pologne mais nous avons en face de nous un projet germano-polonais qui consiste à donner en leasing à la Pologne des sous-marins allemands ».
DCNS, l’Agence des participations de l’Etat (APE) et la Direction générale de l’armement (DGA) planchent sur le projet au sein d’un groupe de travail. Ils espèrent aboutir à un accord avant la fin de l’année pour mettre la société en place au premier semestre 2014, afin de remporter des contrats à l’exportation, a indiqué M. Boissier.
Des succès à l’étranger permettraient selon lui de compenser les effets de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 qui reporte des achats prévus de frégates et de sous-marins. La décision d’acquérir les trois dernières des onze frégates Fremm commandées par la France a même été reportée au-delà de la LPM.
M. Boissier a averti que si ces commandes étaient en fin de compte annulées, les surcoûts — compensation dues au constructeur et à ses sous-traitants– « seraient de 900 millions, c’est à dire là encore de deux frégates ».
Le projet de loi LPM soumis au parlement prévoit des étalements de livraisons des sous-marins Barracuda, pour un surcoût que M. Boissier a évalué à 300 millions d’euros, et de frégate Fremm, pour un surcoût de 450 millions.
Le projet de société de leasing avait été révélé lundi par le site d’informations économiques La Tribune. D’après ce site, le constructeur propose deux frégates à la Grèce et deux corvettes à Chypre.
DCNS est une société contrôlée à 35% par Thales et à 64% par l’Etat. M. Boissier a révélé que l’Etat allait bientôt proposer 1% des actions aux employés, ce qui doublera leur participation au capital.
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