Proposition d’accord international de lutte contre le plastique

Genève, 2 sept 2021 (AFP) – Une dizaine de pays et l’ensemble de l’Union européenne ont présenté jeudi les contours d’un accord international de lutte contre la pollution provoquée par les 8,3 milliards de tonnes de plastiques produits depuis le début des années 50.

Le projet de résolution présenté par le Pérou et le Rwanda, soutenu par les 27 membres de l’Union européenne ainsi que sept autres pays, propose de mettre sur pied un Comité intergouvernemental de négociation avec pour mandat d’établir « un accord international juridiquement contraignant et basé sur une approche exhaustive pour prévenir et réduire la pollution de l’environnement » par le plastique.

En dépit du progrès en matière de recyclage ou d’interdiction des produits à usage unique, le volume de déchets finissant dans les océans pourrait tripler d’ici 2040, ont souligné les organisateurs de la conférence ministérielle qui s’est tenue mercredi et jeudi à Genève.

Cet accord prendrait aussi en compte les microplastiques (une source de pollution dont l’ampleur commence seulement à être mesurée) et ferait la promotion d’une économie circulaire englobant l’ensemble du cycle de ces produits: de leur fabrication à leur utilisation en passant par la prévention de production de déchets, leur gestion et leur traitement, précise le projet de résolution.

Ce dernier doit être examiné par l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, qui doit se réunir du 28 février au 2 mars à Nairobi, où se trouve le siège du Programme pour l’environnement de l’ONU.

C’est lui qui, avec l’Allemagne, le Vietnam, le Ghana et l’Équateur, a organisé la conférence pour faire avancer ce dossier et à l’issue de laquelle le projet de résolution ainsi qu’une déclaration ministérielle de soutien à un accord ont été publiés.

Plus de 1.000 représentants de 140 pays et de nombreuses ONG ont participé à cette réunion hybride, au siège de l’OMC sur les bords du lac Léman.

Le texte de la résolution va au-delà de la seule pollution de l’environnement marin par les plastiques parce que « 80% des plastiques qui finissent dans la mer viennent de sources terrestres ».

Pour ce faire, « il faut prendre en compte tous les milieux où le plastique échoue et se concentrer aussi bien sur les activités et mesures en amont comme en aval », souligne le texte.

Jochen Flasbarth, secrétaire d’État allemand au ministère de l’Environnement a souligné que la déclaration ministérielle avait déjà recueilli le soutien ferme de 25 pays et l’engagement de 50 autres qui ont besoin d’une décision formelle avant d’adhérer.

« 25 plus 50 avant même d’avoir commencé c’est plutôt bien », a-t-il dit lors d’un point de presse.

Quant à la durée des négociations ? « Il est très difficile de prédire combien de temps les négociations vont prendre. Je pense que ce ne sera pas en mois mais plutôt en un petit nombre d’années pour voir une convention entrer en vigueur », a-t-il ajouté.

Bérangère Abba, secrétaire d’État française auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité, a mis en garde: « Si nous ne faisons rien, d’ici 2050, il y aura dans les océans plus de plastique que de poissons ».

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