« Mon collègue Clément Beaune (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, NDLR) rencontrera M. Frost (jeudi) à Paris à ce sujet, et il y aura une autre réunion vendredi à la Commission européenne », a-t-il déclaré à l’issue du Conseil des ministres, répondant en anglais à la question d’une journaliste britannique.
« Je veux rappeler que c’est d’abord un sujet européen et donc la réunion à la Commission européenne sera très importante et il faudra attendre » son issue avant une éventuelle mise en oeuvre de sanctions, a-t-il insisté.
M. Attal a rappelé que « toutes les options étaient sur la table » concernant de futures sanctions, alors qu’Emmanuel Macron a accordé dimanche aux Britanniques un sursis jusqu’à jeudi avant de mettre en place des mesures si Londres n’acceptait pas la « désescalade » proposée par Paris.
Selon une source européenne, M. Frost doit bien rencontrer le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, mais sur le protocole nord-irlandais prévu dans l’accord du Brexit, en excluant des « discussions sur la pêche ».
Le sujet pourrait toutefois être abordé lors de cette réunion entre les représentants britannique et européen si le sujet n’était pas débloqué d’ici là, affirme une source diplomatique française.
Gabriel Attal a réaffirmé que le gouvernement français attendait de Londres qu’il « respecte » ses engagements post-Brexit, notamment « sur les licences de pêche », réfutant l’idée que l’accord signé ait été « vague » sur ce point.
L’accord post-Brexit « n’est pas comme un menu entrée-plat-dessert qui peut venir séparément », a-t-il dit de façon imagée.
La ministre française de la Mer, Annick Girardin, a de son côté laissé entendre qu’elle escomptait des avancées d’ici quelques heures, lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat.
« Depuis vendredi, une équipe de haut niveau sous l’égide de la Commission négocie en permanence avec Jersey, avec le Royaume-Uni. Ils sont en réunion actuellement et c’est une question d’heures. Place au dialogue je l’espère productif », a-t-elle déclaré.
« Ce sont des droits de pêche que nous devons défendre jusqu’au bout. Derrière chaque licence, c’est une famille, c’est des familles. Derrière chaque emploi en mer, c’est quatre emplois à terre », a aussi fait valoir la ministre.
Peu après, le chalutier écossais Cornelis Gert Jan, immobilisé en France depuis une semaine pour avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques sans licence, a quitté le port du Havre mercredi en fin d’après-midi, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Mardi, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait indiqué que la position britannique dans ce conflit restait la même: « Vous demandez si le Royaume-Uni a changé de position sur la question de la pêche. La réponse est non », a déclaré le dirigeant conservateur lors d’une conférence de presse à la COP26.