Deux mois après la clôture du débat public, la Commission adresse 15 « attentes et recommandations » aux maîtres d’ouvrage – le ministère de la Transition écologique et Réseau Transport d’électricité (RTE) – qui disposent de 3 mois pour communiquer leur décision sur les suites à donner au débat public.
Parmi les propositions figure « l’éloignement comme préalable ». « Aucun consentement, même sous de sévères conditions touchant l’environnement et la pêche, n’est envisageable dans la zone d’étude initiale de 300 km2, voire dans la zone élargie, et inenvisageable dans la zone du Parc Naturel Marin », écrivent les cinq membres de la Commission présidée par Francis Beaucire.
Lorsque le comité interministériel de la mer a décidé en janvier 2021 de saisir la Commission du débat public, le projet portait sur un parc d’une puissance de 500 à 1000 MW, sur une zone de 320 km2 à une dizaine de km en mer au sud-ouest de l’île d’Oléron.
Finalement, lorsque le débat public s’est ouvert en septembre dernier, l’État a proposé un second parc, d’une puissance de 1.000 MW, poussant l’emprise en mer à 743 km2 à une trentaine de km au large des îles de Ré et d’Oléron.
Tout dans ce projet a heurté les élus locaux, les pêcheurs professionnels, les défenseurs de l’environnement comme les habitants des îles et du littoral charentais-maritime. D’autant qu’il est impossible à ce jour de savoir combien de mâts seront implantés, une cinquantaine ou plusieurs centaines.
Face aux pêcheurs « qui ne croient pas à la possibilité de pêcher dans les parcs », la commission invite à ce que la pratique de la pêche et sa pérennisation soient « une obligation du cahier des charges ».
Par ailleurs, le rapport préconise « d’éviter » l’installation des éoliennes « dans les zones écologiques sensibles ». L’implantation d’un parc « voire de deux parcs » dans une zone surprotégée classée Natura 2000 met « en péril des zones de frayère et de nourricerie », avertit le document de vingt pages qui pointe aussi l’importance de couloirs migratoires pour les oiseaux.
« Pour les pêcheurs, les associations environnementales et les participants attachés au respect des paysages et de l’horizon marin, l’éloignement du projet est une nécessité », insiste encore la Commission.