Selon des sources concordantes, le Comité a enregistré la demande faite le 17 janvier d’examiner le cas de ce jeune homme, arrêté au Maroc en mai sur la base d’une notice rouge émise par Interpol à la demande de la justice américaine.
Le comité onusien a par ailleurs indiqué avoir demandé « de ne pas extrader l’auteur vers les États-Unis tant que sa requête (était) en cours d’examen », selon un courrier consulté mercredi par l’AFP.
Sébastien Raoult a néanmoins été extradé le 25 janvier et présenté trois jours plus tard devant un tribunal de Seattle, où il a plaidé « non coupable ».
Il est accusé d’être un membre des « ShinyHUnters », groupe de « cybercriminels » soupçonnés par la justice américaine d’être derrière des cyberattaques d’entreprises.
« On peut se demander, le Maroc étant informé de notre requête, si la précipitation de l’extradition de Sébastien n’était pas une stratégie pour échapper à une injonction du comité », a estimé le père du jeune homme, Paul Raoult.
Le 25 janvier, la porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, avait affirmé que « le calendrier de l’extradition de M. Sébastien Raoult » relevait « des relations souveraines entre le Maroc et les Etats-Unis ».
Mais pour l’avocat français du jeune homme, Me Philippe Ohayon, qui a envoyé un courrier mercredi à la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, « il ne s’agit désormais plus d’une affaire bilatérale qui concerne uniquement les Etats-Unis et le Maroc, mais également la France » car le Comité des droits de l’homme est « saisi sur le fondement du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ».
Aux Etats-Unis, l’ex-étudiant risque jusqu’à 116 ans de prison s’il est reconnu coupable, selon son avocat.
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