A leur demande, Marine Tondelier et plusieurs élus écologistes étaient auditionnés à l’Assemblée nationale par une commission d’enquête parlementaire qui planche sur l’action de « groupuscules violents » lors de manifestations.
La manifestation du 25 mars contre les réserves d’eau artificielles – les bassines – dans les Deux-Sèvres, avait donné lieu à de violents affrontements avec les forces de l’ordre.
Devant les députés, la patronne des Verts a fait le distinguo entre « l’immense majorité » de manifestants « pacifistes » et des individus venus « pour la confrontation ».
« Nous condamnons toujours les violences », a-t-elle souligné en préambule.
« Evidemment, des forces de l’ordre ont été attaquées, on l’a toujours condamné. (…) Mais ce n’est pas la seule histoire de Sainte-Soline », a poursuivi Marine Tondelier, en évoquant la « répression » policière.
« A quel moment quelqu’un dans ce pays a posé la question au ministre de l’Intérieur: est-ce qu’il regrette les violences subies par des manifestants, est-ce qu’il regrette les scènes que nous avons vécues, que des gens entre la vie et la mort aient été laissés des heures et des heures? », a lancé la responsable du parti écolo, présente le 25 mars, même si EELV n’organisait pas la manifestation.
Avant le 25 mars, les « inquiétudes montaient depuis des semaines. Il y avait des annonces testostéronées du ministre de l’Intérieur, sûrement basées sur des craintes réelles (quant à la venue d’individus violents), mais disons qu’il en a quand même rajouté », a-t-elle jugé.
« On a l’impression que ces images quelque part étaient souhaitées » avec une « attente médiatique », a-t-elle argué.
« Quand un ministre de l’Intérieur parle d’écoterroristes, c’est dangereux pour les gens… Il désigne l’ennemi (…) Ça légitime aussi une répression jamais vue » des forces de l’ordre, a-t-elle affirmé.
A ses côtés, le député européen Claude Gruffat (EELV) a reproché aux autorités l’interdiction de la manifestation, une « erreur » selon lui, produisant une « rupture avec les organisateurs » pour « scénariser tout ce qui a été recherché ».
« Ce ne sont pas les forces de l’ordre qui ont cherché à scénariser, ça se passe bien au-dessus d’eux », a-t-il lancé.
Un procès s’ouvre vendredi à Niort où des responsables syndicaux et militants écologistes seront jugés en correctionnelle, pour avoir organisé plusieurs rassemblements contre les « bassines » à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) interdits par les autorités.