L’assemblée de l’archipel a adopté lundi dernier deux textes: l’un met en place une taxe sur les exportations de minerai pour abonder un fonds pour les générations futures créé au plus tard en 2026, l’autre introduit une redevance d’extraction alimentant le budget de la Nouvelle-Calédonie et ceux des communes minières.
« Ces taxes sont malvenues et mal conçues », a expliqué vendredi lors d’une conférence de presse Isabelle Wabete, présidente de la Nickel Mining Company, au nom du SIM.
L’organisation patronale estime que l’adoption de ces taxes intervient dans un contexte difficile pour la filière nickel néo-calédonienne, qui doit faire face à une rude concurrence des pays asiatiques et plus particulièrement de la Chine et de l’Indonésie.
Un rapport de l’Inspection générale des finances et du Conseil général de l’économie, diffusé le 1er août, dépeignait une situation particulièrement préoccupante pour les métallurgistes.
Selon les membres du syndicat, les exportateurs de minerai, préservés jusqu’à lors, ont vu leur situation se dégrader en début d’année 2023.
Le SIM, qui a largement été associé à l’élaboration de cette fiscalité, fait par ailleurs valoir qu’il « ne retrouve pas ce qui avait été travaillé », à la suite de l’adoption de plusieurs amendements lors de la séance publique du Congrès.
Lors du groupe de travail nickel qui s’est tenu en marge des discussions sur l’avenir institutionnel à Paris, au mois de septembre, les acteurs du nickel avaient demandé un moratoire sur la fiscalité, en attendant que soit définie une stratégie globale pour le secteur.
Le SIM s’inquiète du « flou » de la situation actuelle et de la difficulté d’estimer l’impact financier de ces nouvelles mesures, qui vont « du simple au triple ».
La Nouvelle-Calédonie attend en novembre une nouvelle visite du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, qui sera accompagné de son collègue de l’Economie Bruno Le Maire pour le dossier du nickel, principal pilier industriel du « Caillou ».