La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et a rejeté la décision d’un tribunal international en 2016. Elle déploie un nombre croissant de vaisseaux pour conforter sa position, au grand dam des pays de la région et de Washington. Proche allié des Etats-Unis, le Japon a ses propres contentieux territoriaux avec Pékin.
Le Japon et l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) ont convenu de « renforcer le dialogue et la coopération pour maintenir la sécurité et la sûreté maritimes, l’ordre maritime fondé sur l’Etat de droit y compris la liberté et la sécurité de navigation et de survol et un commerce sans entrave », selon un communiqué commun publié à l’issue d’un sommet à Tokyo.
Ils vont « améliorer la connaissance du domaine maritime ainsi que la coopération entre les garde-côtes et les agences d’application du droit, renforcer la coopération en matière de construction navale et assurer la résolution des conflits par des moyens pacifiques sans recourir à la menace de l’usage de la force, en accord avec les principes universellement reconnus du droit international », ajoute le communiqué qui ne cite pas nommément la Chine.
Samedi, le Japon a annoncé des liens approfondis avec la Malaisie, avec 400 millions de yens (2,59 millions d’euros) pour des équipements « d’alerte et surveillance ».
Le Japon a convenu en novembre avec les Philippines d’aider leurs garde-côtes à s’équiper en navires et leur fournir un système radar. Les deux pays ont décidé de négociations sur un accord bilatéral pour la coopération de leurs forces armées.
« La situation en mer de Chine (méridionale) se complique de plus en plus », a dit samedi à la télévision publique japonaise NHK le président philippin Ferdinand Marcos.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a estimé dimanche que « nous sommes à un tournant de l’histoire et de l’ordre international libre et ouvert fondé sur l’Etat de droit », affirmant son engagement aux côtés des pays de l’Asean, « piliers d’une région indo-Pacifique libre et ouverte ».
Tokyo et l’Asean ont aussi convenu de coopérer davantage dans divers domaines, de la cybersécurité à l’espace.
Samedi, M. Kishida a évoqué lors d’un dîner une initiative « pour la prochaine génération de l’industrie automobile », afin que l’Asean demeure le « principal centre » mondial pour la construction et l’exportation.
Une rencontre de l’Azec (Asia Zero Emission Community, une initiative japonaise) est prévue lundi. Le Premier ministre australien Anthony Albanese devrait y participer en visioconférence.
La Birmanie était absente de ce sommet marquant 50 ans de liens Asean-Japon. Les rencontres à haut niveau avec l’organisation sont gelées depuis le coup d’Etat militaire de 2021.
Dimanche, M. Marcos a évoqué « un besoin de répondre aux violences croissantes et au combat du peuple birman par le biais d’un engagement actif de toutes les parties concernées ».