Le ministère des Affaires étrangères a annoncé le « rappel immédiat pour consultations de l’ambassadeur en Inde, Daniele Mancini », à la suite d' »un nouveau et inacceptable report par la Cour suprême indienne de l’examen du cas des fusiliers marins Massimiliano Latorre et Salvatore Girone ».
Citée par le communiqué officiel, la ministre Emma Bonino a indiqué que « face à l’incapacité manifeste des autorités judiciaires de l’Inde à gérer cette affaire, l’Italie va poursuivre et intensifier son action pour faire reconnaître ses droits souverains en conformité avec le droit international ».
Une première version du communiqué fustigeait simplement « l’incapacité de l’Inde » sans préciser qu’elle concernait l' »incapacité des autorités judiciaires ».
« L’objectif principal de l’Italie reste d’obtenir le retour le plus rapide possible des deux fusiliers », a ajouté Mme Bonino.
« Trop c’est trop. Dans cette affaire il n’y a pas de justice. Nous faisons face à un comportement ambigu et à un manque de fiabilité de la part des autorités indiennes. La décision de rappeler l’ambassadeur est non seulement justifiée mais inévitable et elle reflète le sentiment du peuple italien », a commenté Mario Mauro, ministre de la Défense.
Les deux marins sont accusés d’avoir tué par balles deux pêcheurs au large des côtes de l’Etat du Kerala (sud) en février 2012 en assurant la sécurité d’un pétrolier italien.
Pour leur défense, Massimiliano Latorre et Salvatore Girone disent avoir confondu le bateau de pêche des deux victimes avec un navire pirate, et prétendent n’avoir effectué que des tirs de sommation.
Même si deux ans ont passé, l’Inde n’a toujours pas décidé selon quelle procédure elle compte juger les deux hommes. Une audience à la Cour suprême ce mardi aurait dû déterminer s’il fallait leur appliquer ou non la loi anti-piraterie mais elle a été de nouveau ajournée d’une semaine au 24 février.
Selon cette législation, les deux marins risqueraient jusqu’à 10 ans de prison pour avoir enfreint la loi relative à la sécurité maritime du pays.
L’Italie insiste sur le fait que ses deux ressortissants doivent être jugés sur son territoire, la fusillade s’étant déroulée dans des eaux internationales. Rome a cherché à mobiliser l’Union européenne et l’ONU sur ce dossier.
Les deux marins italiens ont été remis en liberté sous caution par les autorités indiennes et résident depuis à l’ambassade d’Italie à New Delhi.