Cette île de l’océan Indien est passée samedi à 19H00 locales (16H00 à Paris) en alerte cyclonique orange, synonyme de « danger dans les 24 heures ».
Belal, qui est actuellement une forte tempête tropicale, se situe à quelques centaines de kilomètres au nord de La Réunion. Mais elle pourrait devenir un « cyclone très dangereux accompagné de vents extrêmes » lors de son passage à proximité de l’île française, dans la nuit de dimanche à lundi, selon Météo-France.
« Il faut prendre au sérieux, même très au sérieux, ce qui est en train de se passer », a déclaré lors d’une conférence de presse dans la matinée le préfet de ce département et région français.
« Il faut faire des stocks d’eau et de nourriture, se préparer à être en autarcie pendant quelques heures ou quelques jours, avoir sa trousse de secours. Il faut se poser dès maintenant (la question) où vous serez à l’abri à partir de dimanche soir », a ajouté Jérôme Filippini à l’attention des quelque 870.000 habitants de l’île.
Dans les supermarchés samedi, les chariots transportaient beaucoup plus d’eau en bouteille et de conserves que d’habitude, a constaté une correspondante de l’AFP.
« J’ai juste pris un pack de six bouteilles, j’avais fait des réserves avant. J’ai aussi pris des boîtes de conserve et de la charcuterie pour faire des sandwiches », énumère Aurore Fontaine, comptable de profession.
Dans cette grande surface de Saint-Denis, chef-lieu du département où la mère de famille est venue faire ses courses, il y a de l’affluence mais pas encore de longues files d’attente en caisse.
« Vous allez voir que tout le monde va se réveiller demain (dimanche) matin en panique et débouler dans le magasin pour dévaliser les rayons d’eau », anticipe Sophie, une caissière qui ne souhaite pas donner son nom.
Dans un centre commercial du Port, dans le nord-ouest de l’île, les rayons d’eau, pâtes et conserves ont déjà été dévalisés.
A Saint-Paul, un peu plus au sud, Yves Grondin, artisan, pousse un chariot rempli de packs d’eau. « J’en ai laissé pour les autres clients… », plaisante-t-il.
« Moi j’ai une citerne, je ne pense pas que j’aurais de problème d’eau, même pour boire, on la fera bouillir », lance Jean-Pierre Mondon, agriculteur installé dans les hauteurs de l’ouest de l’île.
Ce dernier est beaucoup plus préoccupé pour sa production de tomates et salades. « J’allais récolter dans une petite semaine, là c’est foutu », se désole l’agriculteur, occupé à retirer les protections autour de ses serres. « Il vaut mieux les retirer avant que le vent arrache tout », explique-t-il.
– Fortes précipitations –
En cette période de vacances scolaires à La Réunion, tous les centres de loisirs et d’accueil des enfants et adolescents ont été fermés à compter de samedi et jusqu’à nouvel ordre.
La quasi-totalité des événements festifs prévus entre ce samedi et lundi sont successivement annulés par les communes et autres organisateurs.
A l’aéroport international de Sainte-Marie, « le programme des vols » de dimanche « a été modifié et avancé ».
Selon le scénario actuellement privilégié par Météo France, « l’île est potentiellement exposée à un impact cyclonique majeur, avec une possibilité de vents dévastateurs ».
Les services de météorologie prévoient des rafales de plus de 150 km/h » sur les hauteurs de l’île. « Un impact direct (sur La Réunion) n’est pas exclu, ce qui impliquerait des vents dépassant les 220 km/h dans les bas et pouvant atteindre 250 km/h dans les hauts », a prévenu Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo-France.
Une houle dépassant les six mètres et de fortes précipitations sont également attendues.
La Réunion n’a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014.
Selon les prévisions de trajectoire anticipées samedi après-midi, Belal devrait passer plus loin de l’île Maurice, où un avertissement de cyclone de classe I a cependant été émis.