« Il ne fait aucun doute que l’État russe – qui a tenté de l’empoisonner, l’a emprisonné de façon illégale et l’a systématiquement soumis à un traitement épouvantable et inhumain – porte l’entière responsabilité de sa mort », a indiqué dans un communiqué Theodoros Rousopoulos, le président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
« Cela s’ajoute à tous les crimes déjà commis par le régime russe », a estimé le président de l’organe parlementaire du Conseil de l’Europe, vigie des droits de l’homme sur le continent auquel adhèrent 46 pays. La Russie en a été exclue il y a deux ans, après l’attaque visant l’Ukraine.
« La mort de Navalny est une perte immense pour le peuple russe. En tant que défenseur courageux et déterminé de leurs droits, il a montré comment le pouvoir de la vérité peut défier même les dictatures les plus puissantes et les plus oppressives », a encore estimé M. Rousopoulos.
« Le destin tragique de M. Navalny ne peut être considéré séparément (des) violations des droits humains auxquelles il a été confronté, notamment la tentative d’assassinat il y a trois ans, une série d’affaires pénales à motivation politique ainsi que son emprisonnement injuste et sa détention dans des conditions inhumaines et dégradantes », a renchéri la secrétaire générale du Conseil, Marija Pejcinovic Buric.
« En revenant en Russie il y a trois ans, Alexeï Navalny a bravement défié un système sans liberté et injuste, basé sur la répression et la réduction (…) des opposants au silence », a-t-elle ajouté.
Son « sacrifice » est « un rappel brutal du mépris total de la Russie pour les droits humains de ses propres citoyens », a estimé Mme Buric.
En juin dernier, Moscou avait été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), bras judiciaire du Conseil de l’Europe, pour l’absence d’enquête dans la tentative d’empoisonnement de l’opposant en 2020.
Lauréat du prix Sakharov du Parlement européen en 2021 – c’est sa fille Daria Navalnaya qui était venue à Strasbourg (est de la France) recevoir la distinction au nom de son père -, cet avocat de formation avait plaidé sa cause en 2018 dans une autre affaire devant la CEDH, se disant alors « harcelé » par les autorités russes.