Lors d’une allocution diffusée sur les chaînes de télévision locales, le dirigeant a rendu hommage aux victimes des violences et annoncé un huitième décès en trois semaines et demie de troubles, consécutifs au vote d’une réforme électorale décriée par les indépendantistes.
« Cette situation n’est plus tenable car la population en est la principale victime », a déclaré Louis Mapou, relevant que « le chemin d’apaisement et de désescalade » convenu avec le président Emmanuel Macron lors de son déplacement à Nouméa le 23 mai « n’a pas encore abouti à un rétablissement de la situation ».
Sur le plan politique, le président indépendantiste a pointé une « gestion trop mesurée » face aux émeutes des partis indépendantistes et, de l’autre côté, une « surenchère permanente » des responsables loyalistes, qui « nourrissent le climat de violence existant ».
« La loi constitutionnelle sur le corps électoral, décidée unilatéralement par les autorités nationales, a rouvert une plaie qui a pris du temps à panser et à cicatriser », a estimé le président. Ce texte visant à élargir le corps électoral aux scrutins provinciaux est accusé par les indépendantistes de « marginaliser » la population autochtone kanak.
Louis Mapou a appelé à entendre cette « nouvelle génération de jeunes Calédoniens et en particulier Kanak », qui a fait « irruption dans le débat », et demandé un « renouvellement des responsables politiques ».
Il a exhorté le chef de l’État et le Parlement à convenir « que cette loi constitutionnelle est à contre-courant de l’histoire » de la Nouvelle-Calédonie, rendant « improbable » l’organisation d’élections provinciales d’ici à la fin de l’année 2024.
Il faut, selon le responsable de l’exécutif calédonien, que le président Macron « explicite avec plus de clarté ses intentions » pour permettre de « trouver un accord global sur l’avenir institutionnel » du territoire.
Pour permettre la reconstruction, outre les aides de l’État, le président calédonien a sollicité les diplomates « des pays amis », comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Vanuatu, le Japon ou encore l’Indonésie.
Il a enfin appelé à « reconstruire un lien nouveau » pour sortir la Nouvelle-Calédonie « des oripeaux du système de colonisation que l’on perçoit encore dans la façon dont ces événements sont relatés et vécus en Nouvelle-Calédonie ou dans l’Hexagone ».