Lors de sa réunion mi-mars en Hongrie, l’Arev a adopté une résolution appelant la Commission européenne à prendre en compte ses revendications sur la protection des appellations géographiques et des mentions traditionnelles, ainsi que sur le respect des « normes et réglementations sanitaires, environnementales, culturelles », indique-t-elle lundi dans un communiqué.
L’Arev explique que ses 70 régions productrices adhérentes respectent les normes de l’Organisation internationale du vin (OIV) qui sont « plus ambitieuses » que les normes suivies par les Etats-Unis et « qui risquent d’être sacrifiées dans la mesure où les USA ont quitté l’OIV en 2001, précisément parce qu’ils n’ont pas souhaité se lier aux normes établies et observées » par l’OIV.
« Leur définition du vin est très différente » précise Dominique Janin, secrétaire-général de l’Arev, à l’AFP: « Ainsi, les Américains peuvent mettre de l’eau dans le vin – même si tous ne le font pas – notamment en Californie où les vins sont très alcoolisés ».
L’Arev insiste également sur le « renoncement définitif des USA à utiliser tant sur leur marché intérieur qu’à l’exportation » des indications semi-génériques telles que « Burgundy, Champagne, Chablis, Sauternes »: recourir à de telles appellations sur des marchés des pays tiers, comme la Chine par exemple, causerait un préjudice considérable aux producteurs d’origine, fait valoir M. Janin.
De même les appellations particulières à chaque pays – château ou clos en France, noble, ruby, superior, vintage ailleurs – doivent rester réglementées et ne pas être étendues aux vins d’outre-Atlantique.
L’Arev rappelle à ce propos « l’expérience décevante » de l’accord bilatéral de 2005 entre l’Europe et les Etats-Unis sur le commerce du vin, aux termes duquel l’Amérique avait réclamé le droit d’utiliser ces appellations: « ce que la Commission était toute prête à leur consentir » s’insurge M.Janin.
Les régions viticoles dénoncent enfin le « règlement des différends par un Tribunal d’exception » et s’inquiètent des effets de change avec le dollar.
Pour l’Arev, qui réunit les nations viticoles de l’UE mais aussi certaines régions productrices d’Ukraine, de Georgie, de Serbie et bientôt de Moldavie, « il en va de la crédibilité de l’Europe et du maintien de son influence sur l’établissement des régulations, normes et standards internationaux ».