Pour Tokyo, l’affaire Watson relève de l’application de la loi plutôt que de la pêche à la baleine

Tokyo, 4 oct 2024 (AFP) – La demande japonaise d’extradition du militant écologiste Paul Watson, en détention au Groenland, relève de « l’application de la loi » plutôt que de la pêche à la baleine, a déclaré le nouveau ministre nippon des Affaires étrangères vendredi.

Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, Paul Watson a été arrêté le 21 juillet, en route avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter un navire-usine baleinier nippon.

Le Japon réclame son extradition, ayant relancé une demande émise en 2012 via une notice rouge d’Interpol. Il accuse l’Américano-Canadien d’être co-responsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.

« Le Japon sollicite de la part du gouvernement danois l’extradition du suspect », a déclaré vendredi le nouveau chef de la diplomatie japonaise Takeshi Iwaya à la presse.

« Nous considérons qu’il s’agit d’une question relevant de l’application de la loi en mer plutôt que d’une question relative à la pêche à la baleine », a-t-il ajouté, refusant de commenter le « dialogue diplomatique » entre Tokyo et Copenhague.

Les autorités japonaises se sont très peu exprimées sur l’affaire. En septembre, Hideki Tokoro, président de l’entreprise baleinière Kyodo Senpaku, avait déclaré à l’AFP que Paul Watson devait être jugé au Japon en raison des « actions terroristes » de son organisation.

Dans les années 2000 puis 2010, Sea Shepherd a joué au chat et à la souris dans l’Antarctique avec des navires japonais qui pêchaient des centaines de baleines chaque année.

Le Japon est, avec la Norvège et l’Islande, l’un des trois derniers pays au monde à pratiquer la chasse commerciale à la baleine.

Mercredi, le tribunal du Groenland a décidé que Paul Watson « devait être maintenu en détention jusqu’au 23 octobre 2024 afin d’assurer sa présence dans le cadre de la décision d’extradition », selon un communiqué de la police locale.

Mi-septembre, les avocats du militant septuagénaire ont saisi le Rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, dénonçant notamment le risque qu’il encourt de « subir (d)es traitements inhumains (…) dans les geôles japonaises ».

Selon eux, la demande japonaise repose sur des affirmations « fallacieuses », ce qu’ils voudraient démontrer en présentant au tribunal de Nuuk des extraits vidéos des événements, filmés par la chaîne Discovery, une requête qui leur a été refusée jusque-là.

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