Les trois embarcations, détruites à 100%, n’étaient pas à l’eau, mais dans le chantier naval du port de Saint-Florent, selon les pompiers qui sont intervenus à 1H45 dans la nuit de mardi à mercredi.
Deux d’entre elles appartenaient à la même société propriétaire du « Popeye », un bateau de promenade faisant figure d’institution qui avait été détruit par un incendie criminel fin avril, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Le yacht d’un particulier a également été détruit.
Une enquête a été ouverte du chef de destruction par moyen dangereux en bande organisée et confiée à la la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Haute Corse, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre.
Ces incendies sont le nouvel épisode d’une longue série qui touche les bateaux de promenade en mer à Saint-Florent mais aussi à Calvi (Haute-Corse) où cinq semi-rigides de trois sociétés différentes et un catamaran de balade ont été incendiés début juin.
Mi-mai à Ajaccio, c’était un bateau de la compagnie effectuant les traversées dans le golfe d’Ajaccio qui avait été incendié.
Le 20 mai, le collectif antimafia « Maffia no, a vita ié » (Non à la mafia, oui à la vie) avait dénoncé ces « attentats crapuleux » contre « le tourisme maritime », dont « la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise ».
Pour un spécialiste de la sécurité dans l’île interrogé début juin par l’AFP sous couvert d’anonymat, depuis des décennies « la batellerie en Corse est attractive pour la criminalité organisée, parce que ça n’est pas très difficile de blanchir dans ce secteur ».
Cet expert rappelait l' »hyperconcurrence dans le secteur », qui s’était déjà traduite par des morts et des blessés par balles et de multiples incendies dans les années 1990 et 2000, en particulier dans les bouches de Bonifacio (Corse-du-Sud) où les sociétés de promenades en mer se menaient une véritable guerre.