Selon la publication spécialisée Le Marin, l’ex-patron du Port de Marseille Christian Garin aurait lui aussi déposé une offre de reprise. Sollicité à de multiples reprises, M. Garin n’a jamais rappelé l’AFP.
Le délai pour déposer des offres de reprise de la compagnie maritime placée en redressement judiciaire le 28 novembre expirait lundi à 11H00, mais plusieurs médias évoquaient lundi un report de ce délai. Eux aussi sollicités plusieurs fois par l’AFP, les administrateurs judiciaires de la compagnie sont restés injoignables, et n’ont diffusé aucune information sur le résultat de l’appel d’offre ou l’éventuel report de la date butoir de dépôt des dossiers.
Le patron de Baja Ferries Daniel Berrebi « a déposé son offre, comme prévu », a-t-on indiqué à l’AFP dans son entourage. Celle-ci prévoit la reprise des quatre lignes de la délégation de service public (DSP) pour assurer la continuité territoriale avec la Corse, ainsi que les lignes desservant le Maghreb, a-t-on précisé de même source.
Sous pavillon français, elle prévoit également le maintien de « 750 à 800 emplois » en CDI, contre 1.500 aujourd’hui, « à la seule condition que les contrats de travail soient entièrement remis à plat », a-t-on ajouté de même source.
Quant à M. Garin, dont la candidature est régulièrement évoquée depuis plusieurs mois, il s’est entouré selon Le Marin d’investisseurs principalement norvégiens et son offre prévoirait la reprise d’un nombre supérieur de salariés.Il prévoirait en outre un renouvellement de la flotte disposerait d’une lettre de financement avec le chantier sud-coréen Daewoo, toujours selon Le Marin.
La compagnie, qui compte environ 2.000 salariés, s’est retrouvée en cessation de paiement après que l’actionnaire majoritaire Transdev a volontairement provoqué un dépôt de bilan, en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n’était pas en mesure d’honorer.
Transdev, ainsi que l’Etat, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour « empêcher la disparition pure et simple » de la SNCM, car il permettrait selon eux de trouver un repreneur et d’annuler les condamnations européennes obligeant à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d’euros.
Par ailleurs, les avocats du CE de la compagnie ont annoncé lundi avoir saisi le juge-commissaire, nommé par le tribunal de commerce de Marseille, pour que celui-ci annule la procédure d’appel d’offre.
Le CE estime en effet que la convention de DSP, attribuée par l’Assemblée de Corse à la SNCM en 2013 pour la période 2014-2024, ne peut juridiquement être transmise car l’appel d’offres en cours est réparti en plusieurs lots, alors que la DSP initiale « avait expressément retenu son caractère indivisible », ce qui constitue un « changement substantiel ».
Aux yeux du CE, cela justifie d’invalider « les offres de reprise ».