Leurs offres, examinées vendredi à Marseille, sont fermes depuis mardi minuit, et leur contour en partie connu.
– Baja Ferries/Stef et la question du monopole
Cette offre conjointe émane d’un consortium d’entreprises autour du groupe Stef, et de l’armateur français Baja Ferries : le premier poursuivrait l’activité entre la Corse et le continent, l’autre s’intéresse aux lignes Marseille-Alger et Marseille-Tunis.
Le dossier est « entièrement financé » pour un montant total d’investissements de 50 millions d’euros pour la partie Corse et 30 millions pour le Maghreb, selon Jean-François Mahé, l’un des porteurs de l’offre.
Les deux repreneurs associés promettent de sauver 726 emplois (535 pour la Corse, 191 pour le Maghreb) — chiffres communiqués au 2 septembre. Les navires seraient sous pavillon français.
Cette offre est redoutée par les syndicats, qui dénoncent une vente à la découpe, au détriment des salariés. D’autant que l’activité Corse pourrait encore être redécoupée en plusieurs entités.
D’autres acteurs dénoncent un « monopole » en cas de reprise de l’activité Corse par Stef. Ce groupe détient en effet déjà la compagnie La Méridionale, dont les navires à la coque rehaussée d’un liseré azur partagent avec la SNCM le bénéfice de la délégation de service public (DSP).
De son côté, le groupe Stef répond n’être que l’une des parties prenantes au projet sur la Corse, à hauteur de 40%, et que la nouvelle entité « n’aura aucun lien par rapport à la compagnie Méridionale ».
– Corsica Maritima, 100% Corse
Cette offre est portée par un consortium d’une centaine d’entrepreneurs insulaires qui ont tout intérêt à ce qu’un service de transport de marchandises Corse-Continent continue d’être assuré, au meilleur coût : ils représentent 60% du fret entre l’île et le continent.
Le dossier prévoit de maintenir un service continu toute l’année, sans délaisser pour autant le transport de passagers. La compagnie serait ramenée dans le vert en 2017.
Les repreneurs potentiels, des entreprises du BTP et de la distribution notamment, promettent d’investir et d’exploiter la flotte sous pavillon français. Ils veulent renouveler la flotte en commandant de nouveaux bateaux dès 2016.
Communiquant abondamment sur leur offre, ils promettent de sauver 700 à 800 emplois.
Selon ses promoteurs, dont le patron en Corse du groupe de matériaux du BTP Gedimat, Pierre Anchetti, l’offre Corsica Maritima serait la seule qui tienne économiquement, que la délégation de service publique soit reconduite ou non. Un point dont les syndicats doutent.
– Rocca et Garin, les plus discrets
Peu d’informations ont filtré sur les deux autres candidats à la reprise de la SNCM.
Sur les rangs, l’entreprise corse Rocca, numéro un du transport routier en Corse, dont les activités variées s’étendent à l’immobilier et au traitement des déchets. Ce candidat, un temps proche du groupe Stef, devra convaincre que son offre tient toujours debout depuis que le propriétaire de la Méridionale s’est rapproché de son rival, Baja Ferries.
Une source syndicale qui a consulté le dossier évoquait début septembre une offre « radicalement différente » de celle présentée en juin, assurant « le plus haut niveau de reprise du personnel (830 salariés), et qui conserverait l’activité sur le Maghreb ».
Un dernier projet de reprise est porté par l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, intéressé par la compagnie depuis longtemps. Celui-ci devait s’allier avec un grand armateur côté en Bourse à l’étranger et prévoit de réduire le nombre de navires vers la Corse, selon la source syndicale.
fbe/tlg/cr/ide
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