Selon la police norvégienne, quelque 1.600 demandeurs d’asile ont gagné le royaume scandinave depuis le début de l’année en passant par la frontière russo-norvégienne dans l’Arctique, un trajet moins périlleux qu’une traversée de la Méditerranée.
Environ les trois-quarts de ces demandeurs d’asile disent être des Syriens fuyant le conflit dans leur pays. Mais selon Oslo, entre 20 et 30% d’entre eux disposaient en fait, avant leur arrivée, d’un titre de séjour en Russie.
Invoquant un accord signé avec Moscou en 2007, le ministre de la Justice Anders Anundsen a ordonné mardi aux autorités de l’immigration de traiter en priorité les dossiers des demandeurs d’asile disposant d’une double nationalité, d’un permis de séjour ou d’un visa russe.
Les personnes n’ayant pas besoin de protection pourront être refoulées rapidement vers la Russie, sans même que leur demande d’asile soit examinée, selon une circulaire avec effet immédiat.
Confrontée à un record de demandes d’asile, la Norvège s’agace que la Russie laisse les migrants accéder aisément à sa frontière alors que le flux vers la Finlande voisine semble ténu.
Le chef de la diplomatie norvégienne Børge Brende a demandé la semaine dernière à son homologue russe Sergueï Lavrov s’il y avait une différence de traitement côté russe.
La plupart des Syriens empruntant la route du Grand Nord prennent l’avion entre Beyrouth et Moscou avec un visa de transit russe, puis prolongent jusqu’à Mourmansk (nord-ouest de la Russie) avant de gagner la frontière, qu’ils franchissent à vélo car il est interdit de le faire à pied.
Au total, la Norvège dit s’attendre à recevoir jusqu’à 25.000 demandeurs d’asile cette année, la plupart passant par la Suède.