« C’est vraiment un jour important, cela faisait des années que l’on attendait l’accord de la Commission européenne pour débloquer des aides publiques au renouvellement de la flotte en Outre-mer. Cela va permettre de renouveler 10% – des 1.449 navires – de la flotte ultramarine » d’ici un an, a déclaré M. Berville.
« Pour la France, c’est 63 millions d’euros d’aides publiques qui ont été autorisées », ce qui devrait permettre de couvrir « environ 60% » du coût de rénovation ou renouvellement des bateaux en 2024, a-t-il détaillé.
Cela va permettre « d’avoir des navires qui sont plus sûrs, moins polluants, qui permettent d’attirer de jeunes marins dans le métier » et de répondre à « un enjeu de souveraineté alimentaire, avec enfin plus de produits locaux dans les cantines en Outre-mer », a-t-il affirmé, soulignant que l’âge moyen des navires, souvent en bois, était de plus de 35 ans dans les territoires ultramarins.
Pour la seule Guyane, le secrétaire d’Etat vise 25% du renouvellement de la flotte en un an, qui va concerner aussi bien les petits navires de moins de 10 mètres, les plus nombreux, que les 12-18 mètres, destinés à une pêche plus hauturière dans la zone économique exclusive française.
Le feu vert à ces aides était aussi, pour la France, une question de « crédibilité du projet européen ».
L’UE était dans « une situation paradoxale »: au travers de l’aide au développement à des pays comme le Brésil ou le Suriname, « on avait des bateaux étrangers financés par l’Union européenne, bateaux qui venaient concurrencer des navires guyanais qui ne pouvaient pas être renouvelés », a-t-il souligné.
La modernisation de la flotte permettra aussi de relancer une pêche plus hauturière dans la zone économique exclusive de Guyane « qui fait l’objet pour l’instant de beaucoup de pêche illégale », ni contrôlée ni durable, avec « des conséquences sur nos stocks de poissons ».
Le gouvernement estime que les premiers appels à projet devraient être lancés en septembre et les chantiers avant la fin de l’année, avec une sortie des premiers bateaux des chantiers navals français entre fin 2024 et mi-2025. Et espère pouvoir répondre « d’ici 2030 » à « l’ensemble des demandes de renouvellement de la flotte ».