Ces 5.400 kilomètres sont la première étape du long voyage d’Hokule’a et d’Hikianalia dans les trois océans, qui doit s’achever en 2017. Avec un message à délivrer dans 26 pays : « Malama Honua », « préserver notre Terre » en hawaïen.
Ces deux pirogues sont aussi des écoles flottantes, qui proposent de sensibiliser les populations rencontrées au développement durable, à la navigation traditionnelle, et à des modes d’alimentation et de pêche écologiques.
Elles ont été accueillies par plusieurs milliers de Polynésiens, des mave mai et des orero, ces déclamations rituelles de bienvenue. Une grandiose cérémonie en costumes traditionnels, avec des influences hawaïennes, tahitiennes et marquisiennes, a rendu hommage aux navigateurs, devant le président polynésien Gaston Flosse et son gouvernement.
Ce périple entre Hawaï et Tahiti avait déjà été réalisé en 33 jours par la pirogue Hokule’a (nom hawaïen de l’étoile Arcturus) en 1976, pour démontrer la possibilité d’une navigation guidée par les étoiles.
Ce mode de navigation a permis le peuplement du Pacifique depuis l’Asie du Sud-Est, puis des échanges entre des îles polynésiennes très éloignées, plusieurs siècles avant que les Européens ne s’éloignent des côtes.
Les trois pointes du triangle polynésien sont Hawaï au nord, l’Île de Pâques au Sud-Est et la Nouvelle-Zélande au sud-ouest de l’océan Pacifique. Et au milieu, la Polynésie française, avec Tahiti et Bora Bora, mais aussi les Marquises, les Tuamotu, les Gambier, les Australes, et une île considérée comme le berceau de la civilisation polynésienne : Raiatea.
Tous ces peuples ont donc un lien fort de parenté, même si la colonisation a fait d’eux des Américains (Hawaï), des Néo-Zélandais, des Chiliens (Île de Pâques) ou des Français (Polynésie française).