« Merci d’assurer la protection des pêches et la sécurité en mer » a dit au chef de l’Etat Yann Chin, armateur et directeur d’une société de mareyage.
« Tout le monde de la mer nous l’a dit: +merci à notre marine+ » s’est félicité le président de la République devant la presse. « Pêcher en Polynésie, c’est avoir l’assurance d’être protégé ».
La Polynésie française est une collectivité ultra-marine dotée d’une large autonomie et la pêche relève de sa compétence. La surveillance de la ZEE de 5,5 millions de km2, en revanche, est dévolue à l’Etat. L’armée française veille donc à l’absence de navires de pêche étrangers dans la zone. Plusieurs navires, notamment chinois, se sont échoués sur les récifs des Tuamotu ces dernières années. Certains ne font que transiter dans les eaux polynésiennes mais d’autres sont soupçonnés d’y pêcher.
« C’est la seule filière intégrée polynésienne, tout est local: on a 350 marins-pêcheurs et 72 thoniers construits ici et on veut passer à 100 bateaux dans les 10 ans », a déclaré à l’AFP Tearii Alpha, vice-président et ministre de l’économie bleue dans le gouvernement de la Polynésie française.
« On voudrait le soutien logistique de la France pour réaménager le port parce qu’on veut doubler la production sous 5 à 10 ans, en passant de 6.000 à 12.000 tonnes de poisson par an, et on a besoin d’une extension du port de 50% », a expliqué Stéphane Perez, président du conseil d’administration du port de pêche.
Les thoniers polynésiens pêchent à la palangre et non à la senne, comme certains de leurs voisins du Pacifique, ce qui permet une sélection des prises et donc une pêche plus durable.
Le chef de l’Etat a visité un navire congélateur. Il a découvert les filières de construction navale polynésiennes.
Les pêcheurs locaux lui ont présenté les produits de la pêche hauturière et lagonaire et ont découpé devant lui d’imposants saumon des dieux et espadons. Ils lui ont aussi proposé une démonstration de découpe de poissons pélagiques, avant de lui faire goûter du nigiri de thon rouge et du poisson cru tahitien, ce qu’il a préféré.
« C’est un métier dur, on peut partir en mer pendant trois mois, mais quand le poisson est là on gagne bien », a déclaré Georges Teto, second capitaine de l’Ulysse 2, un navire flambant neuf construit sur les chantiers navals de Papeete.
Le chef de l’Etat est ensuite parti en bateau sur l’île voisine de Mooréa où il doit inaugurer l’écomusée « Fare natura », né en 2012 d’une idée de chercheurs du Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe), pour vulgariser la recherche sur les récifs coralliens, et ainsi apprendre à la population à les protéger.