A Saint-Nazaire, dernière ligne droite pour le plus grand paquebot du monde

L’immense carcasse métallique de ce futur monstre des mers a quitté au petit matin la cale où le navire avait pris place début février, et a rejoint le bassin d’armement, d’où il ne sortira plus avant ses premiers essais en mer, mi-février 2016.

Une manoeuvre rendue « complexe » par la longueur du navire –362 mètres, soit plus que le viaduc de Millau (343 mètres) ou la Tour Eiffel (312 mètres)– mais aussi par sa largeur –66 mètres, « contre 45 mètres » pour un navire classique–, explique Jean-Yves Péan, responsable d’affaire du paquebot construit pour une filiale de l’armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL).

Depuis la découpe de la première tôle en septembre 2013, les chantiers navals de Saint-Nazaire ont dû faire preuve d’ingéniosité, investissant notamment dans un grand portique pouvant transporter des blocs – 87 au total – de 1.400 tonnes.

« Rien d’insurmontable » cependant, assure Pascal Favreau, responsable de la construction du navire. A Saint-Nazaire, ont été bâtis plus d’une centaine de géants des mers, dont le « Normandie » et le « France », et douze navires déjà pour RCCL en près de trente ans.

– 500.000 litres de peinture –

Si la coque métallique est achevée, « il reste encore à faire », remarque Thomas, 25 ans, salarié de STX, qui a pu montrer à ses proches mercredi lors d’une visite exceptionnelle ce « très beau bébé ».

Comme lui, 2.500 personnes s’activent à bord, employés des chantiers navals ou sous-traitants, pour terminer dans les temps ce paquebot de tous les superlatifs. Une longueur de câbles de 3.600 kilomètres, soit plus de trois fois la Loire, 500.000 litres de peinture, mais aussi 90.000 m2 de moquette et 8.000 m2 de surface de baies vitrées seront notamment nécessaires.

Circulant entre échafaudages et engins de chantier, Jean-Yves Péan s’improvise guide pour décrire, sur le pont 5, la futur « +Royal Promenade+, la rue centrale avec des boutiques, des restaurants, des bars, tout ce qu’il faut pour commercer, comme dans une ville normale ».

Trois ponts au-dessus, « c’est +Central Park+, un parc découvert dans lequel vous aurez un grand jardin et un mur végétal sur un côté (…). Il faut un peu d’imagination », convient-il.

« Normalement, on entendra le bruit des oiseaux », au lieu de celui des marteaux-piqueurs, renchérit Sophie Baillot, la responsable des relations presse de l’armateur en France. « Plus de 12.000 espèces végétales » seront embarquées à bord pour donner cette « sensation d’Eden en pleine mer, très appréciée (…), les cabines donnant sur l’intérieur sont plus prisées que celles donnant sur la mer », affirme-t-elle.

Parmi les divertissements offerts aux futurs croisiéristes, on compte également un bar télescopique montant de la +Royal Promenade+ à +Central Park+, une tyrolienne, une patinoire, un carrousel, un parc aquatique utilisé comme piscine le jour et comme théâtre ouvert sur l’océan la nuit.

A la différence des deux premiers navires de la série « Oasis », « Oasis of the seas » et « Allure of the seas », construits par les chantiers finlandais de STX, ce troisième opus, plus économe en énergie, disposera d’un ensemble de trois toboggans aquatiques permettant aux passagers amateurs de « sensations très fortes » de glisser sur une hauteur de dix ponts et de terminer leur course dans une « centrifugeuse en forme de coupe de champagne, dans un tourbillon », indique Sophie Baillot.

La croisière inaugurale de l' »Harmony of the seas » emmènera les quelque 6.360 passagers et 2.100 membres d’équipage de Southampton à Barcelone en mai 2016. Le paquebot sera ensuite exploité en mer Méditerranée, pour des croisières de huit jours au départ de Barcelone.

asl/gvy/hg/mml

STX OFFSHORE & SHIPBUILDING

ROYAL CARIBBEAN CRUISES

Les Infos Mer de M&O

CMA CGM valide la construction en Inde de 6 porte-conteneurs de 1 700 EVP dual-fuel au GNL

CMA CGM devient la première grande compagnie maritime internationale de transport par conteneurs à conclure un accord pour six nouveaux navires propulsés au...

Nodens : du vent dans les voiles, du whisky en cale (entretien avec Tristan Botcazou)

La devise de Nodens pourrait être "Fluctuat Nec Mergitur". A peine lancée, cette nouvelle entreprise bretonne de whisky transporté à la voile fait...

« Les ports ne peuvent plus subir la transition énergétique, ils doivent la piloter »

Par Loïc Espagnet - Président de SeaBridges Dans un secteur portuaire en pleine mutation, SeaBridges se pose comme un nouvel acteur animé par une ambition...

L’Axe Seine réinventé : un ouvrage collectif explore le lien entre Paris, Rouen et Le Havre

Une nouvelle parution consacrée à la colonne vertébrale logistique française Un nouvel ouvrage, intitulé L’Axe Seine réinventé, vient de paraître. Il plonge au cœur...

La crise de la pêche en Mauritanie peut-elle s’étendre au Maroc ? (par Gabriel Robin)

À Nouadhibou, poumon halieutique de la Mauritanie, les poissons se raréfient de plus en plus. Dans un reportage publié le 31 juillet 2025,...

« Ma connaissance pointue du nautisme me permet d’accompagner l’ensemble des professionnels du secteur » (Entretien avec Julie Leveugle)

Navigatrice expérimentée et amoureuse de l’Océan, Julie Leveugle a fait de sa passion un métier : celui de rédactrice web SEO au service des...

Plus de lecture

M&O 288 - Septembre 2025

Colloque Souveraine Tech du 12 sept 2025

Alors qu'il était Premier Consul, Napoléon Bonaparte déclara le 4 mai 1802 au Conseil d'État, "L’armée, c’est la nation". Comment ce propos résonne t-il à un moment de notre histoire où nous semblons comprendre à nouveau combien la nation constitue et représente un bien à défendre intelligemment ? Par ailleurs, si la technologie est le discours moral sur le recours aux outils et moyens, au service de qui ou de quoi devons-nous aujourd'hui les placer à cette fin, en de tels temps incertains ? Cette journée face à la mer sous le regard de Vauban sera divisée en tables rondes et allocutions toniques.

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.