Accident dans le port de Gênes : le bilan porté à 7 morts, un survivant retrouvé

« Cinq corps ont été récupérés et deux autres trouvés mais pas récupérés. Il y a deux enquêtes, une de la justice et l’autre des gardes-côtes », a déclaré à la chaîne SKY TG-24 Filippo Marini, chef du service de presse des gardes-côtes.

La justice a ouvert une enquête contre le commandant du Jolly Nero pour homicide par imprudence et elle a mis sous séquestre le navire, a précisé la presse.

Par ailleurs, deux fils de Maurizio Potenza, 50 ans, pilote employé dans le port, ont raconté aux médias que leur père avait été retrouvé blessé mais vivant et qu’il avait été immédiatement hospitalisé.

Selon un recoupement des différentes sources disponibles, les responsables officiels locaux s’appuyant souvent sur le travail des journalistes sur place, il y aurait encore un ou deux disparus, outre les cinq blessés.

Les pompiers ont déployé des équipes de plongeurs et des spécialistes avec des chiens mais toutes les forces locales participent aux opérations, selon Amalia Tedeschi, ingénieur auprès des pompiers de Gênes.

Une quinzaine de personnes se trouvaient dans la tour quand celle-ci a été violemment heurtée par le navire.

Plusieurs heures après l’accident, une grue déplaçait les débris de la tour tandis que le navire avait été déplacé pendant la nuit, a constaté un photographe de l’AFP.

Le maire de Gênes, Marco Doria, a proclamé une journée de deuil dans la cité après « le très grave accident survenu au port, qui frappe la ville tout entière ».

Au moment de sortir du plus grand port industriel d’Italie, le Jolly Nero, un porte-conteneurs de la compagnie Messina, a, pour une raison inconnue, fait une mauvaise manoeuvre et heurté de plein fouet la Palazzina Piloti, d’où sont contrôlés les mouvements des bateaux.

Sous le choc très violent, la haute tour de contrôle, semblable à celles que l’on voit dans les aéroports, s’est effondrée dans l’eau. Deux petits bâtiments, faisant partie de la capitainerie et situés à côté de la tour, ont également été détruits, a constaté le photographe de l’AFP. Ne subsiste, visible, que l’escalier métallique de secours de l’un de ces bâtiments.

Les occupants de la tour sont tombés à l’eau. Les plongeurs des pompiers, arrivés très vite sur les lieux, ont repêché dans un premier temps neuf personnes, dont trois étaient mortes.

Le président de l’Autorité portuaire, Luigi Merlo, ainsi que le maire ont également accouru sur les lieux.

« C’est une terrible tragédie. Nous sommes bouleversés, sans voix », a déclaré M. Merlo. « Pour le moment, c’est un accident inacceptable, un traumatisme inimaginable pour toute la communauté du port. Maintenant, nous pensons seulement aux victimes, ensuite, nous essaierons de comprendre », a-t-il dit.

« C’est incroyable. Les conditions de navigation étaient optimales, il n’y avait pas de mouvements de navires dans le port, pas de vent, c’était une opération de routine », a ajouté M. Merlo.

En appelant à une minute de silence au Sénat, Maurizio Rossi sénateur de la Ligurie, dont Gênes est la capitale, a souligné que la tragédie « frappait au coeur la première industrie de la ville, qui traverse par ailleurs une grave crise économique ».

Selon les premiers témoignages, il semblerait que deux moteurs se soient grippés, rendant le porte-conteneurs incontrôlable. Un pilote de la capitainerie se trouvait au gouvernail du navire, accroché à deux remorqueurs du port, ce qui rend l’accident encore plus incompréhensible.

Le navire mesure près de 200 mètres de long, 30 mètres de large et pèse plus de 40.500 tonnes.

Cet accident rappelle douloureusement aux Italiens la tragédie du Costa Concordia (groupe Carnival). Ce paquebot de croisière avait fait naufrage le 13 janvier 2012 après avoir heurté un rocher tout près de l’île toscane du Giglio, causant la mort de 32 personnes.

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