La politique commune de pêche (PCP) réformée en 2013 pour lutter contre la surexploitation des ressources halieutiques « a réussi son premier test », s’est réjoui le commissaire européen chargé du dossier, Karmenu Vella, dans un communiqué publié à l’issue de deux jours de négociations.
« Certains Etats membres ont pris des engagements très précis pour adopter des mesures afin d’alléger la pression sur certains stocks à un niveau déjà critique et pour prendre des mesures additionnelles, y compris une réduction (des prises), si celles qu’ils proposent ne s’avèrent pas satisfaisantes », a-t-il souligné.
Les décisions prises mardi « ouvrent la voie à une nouvelle amélioration de l’état des stocks européens de poisson au bénéfice des pêcheurs », a insisté M. Vella.
La Commission invoque les prescriptions de la PCP réformée pour lutter contre la surexploitation des ressources halieutiques, affectant 40% des stocks en Atlantique et Mer du Nord. Celle-ci prévoit que les taux de captures (TAC) soient fixées de manière à assurer la pérennité des espèces d’ici 2020, et dès que possible à partir de 2015, tout en tenant compte de l’impact socio-économique.
L’accord a également été salué par les services du ministre français de la Pêche, Alain Vidalies, comme permettant « de garantir l’exploitation durable et responsable des ressources, tout en préservant la durabilité socio-économique du secteur ».
« Sur la sole de Manche Est, stock le plus débattu, la baisse finale est ramenée à 28% » alors que la Commission « proposait initialement une baisse de 60% », a-t-il précisé dans un communiqué. Parmi les autres résultats salués par la France figurent, en Mer Celtique, une baisse du TAC « limitée à 12% pour l’églefin et à 26% pour le cabillaud grâce à l’adoption de mesures de sélectivité renforcées ».
« Pour la sole du Golfe de Gascogne, le TAC a été reconduit, à savoir 3.800 tonnes, malgré une proposition initiale de baisse de la Commission », indique aussi le ministère, qui souligne que pour les autres stocks de cette zone, « alors que la Commission proposait des baisses, la France a obtenu une reconduction des TAC pour la langoustine, le lieu jaune, la baudroie et le merlan ».
Les TAC ont été reconduits pour toutes les zones concernant les raies, et la Commission s’est engagée à faire évaluer une nouvelle méthode de calcul par les scientifiques.
En revanche, aucun accord n’a été obtenu pour le bar, et les discussions doivent se poursuivre en 2015.
La France fait partie des grands pays pêcheurs de l’UE, avec l’Espagne et la Grande-Bretagne. Son Premier ministre, Manuel Valls, avait assuré au début du mois que la France défendrait des TAC tenant compte de « l’impact économique sur la filière ». Il avait prôné de dépasser l' »opposition stérile entre +les défenseurs des poissons+ et les +défenseurs des pêcheurs+ ».