Agressions sexuelles au Canada: action coup de poing pour l’extradition du père Rivoire

Lyon, 16 jan 2023 (AFP) – La maison de retraite de Lyon où vit le père Johannes Rivoire, accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes Inuits au Canada dans les années 1970, a été ciblée lundi par une action coup de poing organisée pour réclamer son extradition, a constaté l’AFP.

« Ici vit le prêtre J. Rivoire. Il a violé des enfants inuits. Nous exigeons justice »: en quelques minutes, les 7 militants du mouvement BeBrave France, qui milite contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, ont collé ce texte sur la façade vitrée de l’établissement, dans le quartier de la Croix-Rousse.

Sur les trottoirs des rues environnantes, des inscriptions ont aussi été peintes au pochoir, flèches à l’appui: « le prêtre et pédocriminel J. Rivoire vit dans cet Ehpad. Il fuit la justice ».

Micro en main, le fondateur de BeBrave France qui revendique 300 membres, Arnaud Gallais, a ensuite réclamé l’extradition du nonagénaire dans un discours lu deux fois à l’adresse du président Macron: « en tant que citoyennes et citoyens français, nous avons honte que notre pays entrave la justice et protège un pédocriminel ».

L’action s’est déroulée sans entrave mais, à son issue, le dirigeant de l’Ehpad est venu demander aux militants de quitter les lieux, « un espace privé », et de retirer les collages « pour préserver les résidents ».

La France a rejeté en octobre 2022 la demande d’extradition vers le Canada de ce religieux de nationalité franco-canadienne.

Cette décision est motivée par le fait que la loi française interdit à la France l’extradition de ses propres citoyens et qu’il « s’est écoulé trop de temps entre les évènements et le dépôt des accusations », selon le communiqué du Service des poursuites pénales du Canada (SPPC). Ce dernier point bloque également toute poursuite judiciaire en France.

Agé de 92 ans, l’ancien missionnaire de la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée (OMI) est visé par un mandat d’arrêt canadien pour avoir agressé sexuellement une enfant dans l’Arctique canadien entre janvier 1974 et décembre 1979. Il avait déjà été visé par un premier mandat d’arrêt entre 1998 et 2017 pour des agressions sexuelles envers trois mineurs.

L’ancien missionnaire a toujours nié ces accusations et a répété ses dénégations en septembre en rencontrant une délégation d’Inuits venus à Lyon pour appuyer la demande d’extradition. A cette occasion, sa congrégation avait annoncé avoir lancé une procédure d’exclusion contre lui.

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